Températures extrêmes
Mis à jour le | Commissariat général au développement durable
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En France, conséquence du changement climatique, un accroissement des phénomènes de vagues de chaleur et une diminution des vagues de froid sont observés depuis plusieurs années. Les répercussions des canicules peuvent s’avérer dramatiques, comme en témoigne le bilan de la surmortalité de l’année 2003. Dès lors, prévenir ces évènements afin de s’y adapter et d’en maîtriser les impacts, en particulier chez les populations les plus vulnérables, constitue un défi sanitaire majeur.
Influence des températures sur la mortalité
L’épidémiologie montre que la température a une influence sur la mortalité pour des valeurs qui ne sont généralement pas considérées comme froides ou chaudes. Ces températures, dites douces, contribuent même davantage à la mortalité que les extrêmes, chauds ou froids, car elles ont un impact faible mais sur un nombre important de jours. Il est toutefois intéressant de traiter séparément les températures extrêmes, notamment lorsqu’elles persistent plusieurs jours, car elles requièrent une réponse sociale particulière pour protéger les personnes et éviter l’engorgement du système de soins.
Il n’existe pas de définition consensuelle des vagues de chaleur ou de froid car les définitions évoluent avec la durée, l’intensité et l’étendue géographique du phénomène. Elles ont cependant toutes en commun de souligner le caractère inhabituel de l’événement. Le périmètre de l’instruction interministérielle du 22 mai 2018 relative au Plan national canicule (PNC) est ici retenu. Il cible particulièrement les canicules, à savoir les vagues de chaleur pour lesquelles les moyennes sur trois jours des températures nocturnes et diurnes atteignent les seuils d’alerte départementaux du système d’alerte canicule et santé. Pour les vagues de froid, la vigilance météorologique utilise l’indice de refroidissement éolien prenant en compte l’effet de la température et du vent et un seuil unique pour toute la France.
Priorité d’adaptation : la prévention des effets de la chaleur
Le Changement climatique conduit à une modification de la fréquence, de l’intensité et de l’étendue géographique et calendaire des vagues de chaleur. Certaines, comme lors des étés 2003 et 2016, font déjà l’objet d’analyses visant à expliciter le rôle du changement climatique dans leur survenue.
La prévention vis-à-vis des effets de la chaleur sur la santé est identifiée comme une priorité d’adaptation en France. En effet, ils surviennent en moins de quelques heures suivant l’exposition et peuvent se traduire par un accroissement du recours aux soins et de la mortalité, comme cela a été observé en août 2003. Il y a alors urgence à agir pour limiter l’exposition et prendre en charge les personnes le plus rapidement possible. L’enjeu d’adaptation à court terme est de parvenir à une société dans laquelle la majorité des canicules n’engendre plus une crise mais un événement estival routinier. Maîtriser l’impact de canicules inédites dans leur durée et leur intensité représente un défi majeur qu’il s’agit de préparer.
À l’inverse, l’effet du froid est très étalé dans le temps, pouvant survenir jusqu’à trois semaines après l’exposition, prenant la forme de pathologies cardiovasculaires ou respiratoires. Des effets sanitaires liés aux conditions météorologiques concomitantes peuvent également survenir : traumatismes en lien avec la neige et le verglas, intoxications au monoxyde de carbone, etc. Quant au très grand froid, il ne se traduit pas par une augmentation de la mortalité.
Dans un contexte de changement climatique, les épisodes de froid pourraient néanmoins avoir des effets d’autant plus importants qu’ils deviendront très inhabituels. Enfin, il faut souligner qu’il n’y a pas de raison de s’attendre à une diminution importante de la mortalité hivernale, cette mortalité étant principalement due aux épidémies respiratoires saisonnières.
Des projections d’évolution de la mortalité attribuable à la température sous différents scénarios climatiques montrent que, sous les hypothèses modérées, dans certaines régions la hausse de la mortalité attribuable à la chaleur et la baisse de la mortalité attribuable au froid pourraient se compenser. Pour le scénario RCP 8.5 (scénario du GIEC correspondant au réchauffement le plus marqué), l’augmentation attribuable à la chaleur dépasse les diminutions attendues liées au froid.
Hausse du nombre de canicules et exposition des populations
Une augmentation du nombre de canicules est constatée au fil des décennies. La période 2014-2016 a fait l’objet de davantage de canicules que les décennies 1974-1983 et 1984-1993. Compte-tenu des canicules plus fréquentes et de l’accroissement démographique, le nombre de personnes exposées à au moins une canicule répondant aux critères d’alerte du PNC (vigilance orange) a doublé entre les périodes 1974-1983 et 2004-2013.
Les personnes âgées, dont le nombre augmente, sont particulièrement concernées. L’extension géographique et calendaire est également visible, le PNC restant désormais activé jusqu’au 15 septembre pour prendre en compte les épisodes tardifs. Les canicules les plus intenses et les plus longues se sont produites en 1976, 1983, 2003, 2015 et 2018.
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