Les effets du changement climatique sont d’ores et déjà visibles. Afin d’anticiper ces impacts sur l’ensemble des secteurs et des territoires, la France entreprend de se doter d’une trajectoire de réchauffement de référence pour l’adaptation au changement climatique, qui fait l’objet d’une consultation publique jusqu’en septembre.
Pour lutter contre le réchauffement climatique, le respect des objectifs de l’accord de Paris de 2015 demeure la priorité (hausse des températures inférieure à 2 °C au niveau mondial d’ici à la fin du siècle). Dans cette optique, la France s’est engagée à atteindre la neutralité carbone dès 2050.
Mais, au niveau mondial, la hausse continue des émissions de gaz à effet de serre impose d’envisager aussi l’hypothèse d’un réchauffement supérieur à 2 °C. Avec un objectif : garantir la résilience de la société, en tenant compte des réalités du terrain, dans tous les cas de figure.
Deux scénarios de réchauffement climatique
Pour établir une trajectoire de réchauffement de référence, deux scénarios ont été élaborés sur la base des rapports du Giec (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) :
- le premier, optimiste, aligné sur l’accord de Paris, cible un réchauffement moyen sur terre de + 1,5 °C en 2100, soit environ + 2 °C en moyenne en France métropolitaine,
- l’autre, pessimiste, correspond à + 3 °C en 2100, soit environ + 4 °C en moyenne en France métropolitaine, avec des conséquences lourdes en termes de vagues de chaleur, inondations et sécheresses, restrictions d’eau, impacts sur les bâtiments et les infrastructures de transport, d’énergie ou de communication…
Une déclinaison dans tous les secteurs et tous les territoires
Ces projections enrichiront la troisième édition du Plan national d’adaptation au changement climatique , prévue d’ici à la fin 2023.
Dans le bâtiment, les transports, l’énergie, les réseaux, etc., la trajectoire de référence permettra d’actualiser les règles, normes et réglementations techniques. Les collectivités locales et les acteurs économiques l’utiliseront comme base de leurs études de vulnérabilité et elle sera intégrée aux documents de planification territoriaux. Plusieurs outils de projection existent déjà tels que les portails Drias (Donner accès aux scénarios climatiques Régionalisés français pour l’Impact et l’Adaptation de nos Sociétés et environnement) dédiés au climat et à l’eau ou encore l’application Climadiag Commune de Météo-France.
Trois questions soumises à une consultation en ligne
Jusqu’au 20 septembre 2023, les Français peuvent se prononcer sur l’adaptation au changement climatique en répondant à trois questions portant sur :
- la nécessité d’une trajectoire de réchauffement de référence d’ici à la fin du siècle,
- le scénario d’une augmentation des températures de 4 °C d’ici à 2100 en France,
- les différents outils à mettre en place dans tous les secteurs pour anticiper les impacts du réchauffement.