Des records de températures ont été enregistrés en mer Méditerranée pendant l’été 2022. Plus généralement, au cours des dernières décennies, des épisodes anormalement chauds ont été observés dans l’océan. Ces évènements, appelés « canicules océaniques » causent des dégâts irréversibles à la biodiversité. La journée mondiale de l’océan, le 8 juin, est l’occasion de revenir sur ces impacts du changement climatique.
Des records de chaleur en Méditerranée
En 2022, la Méditerranée a été anormalement chaude pour une fin juillet, atteignant plus de 30°C en surface au large de la Corse, soit entre 4 et 6°C au-dessus des normales de saison. On parle de canicule océanique, évènement rare ou extrême, lorsque la température anormalement élevée de la mer perturbe les écosystèmes marins, faune et flore. Ce phénomène résulte des fortes températures atmosphériques aggravées par l’absence de vent et de nuages. Les rayons du soleil frappent alors directement la surface de l’eau, la réchauffant plus vite, sans que le vent vienne ensuite la refroidir en mélangeant les couches d’air chaud et froid.
Des canicules plus fréquentes et plus intenses
Sur la période 1982-2017, 29 canicules ont été détectées en Méditerranée par les chercheurs du Centre national de recherches météorologiques – CNRM - (Météo-France/CNRS) qui ont travaillé sur les tendances passées et futures de ces phénomènes. Au cours des dernières décennies, une augmentation de la durée, de l’étendue spatiale et de l’intensité des canicules océaniques de surface en Méditerranée est observée. D’après les simulations climatiques, cette tendance devrait se poursuivre au cours du 21e siècle. Le phénomène ne se limiterait pas à la surface de la mer, il toucherait aussi les eaux profondes.
De lourds impacts sur les écosystèmes marins
Ces évènements entraînent des changements visibles dans les écosystèmes marins avec des impacts écologiques importants pour certaines espèces emblématiques de la Méditerranée, comme les herbiers de posidonie ou les gorgones. Les espèces les plus en danger sont celles dites « ancrées », qui ne peuvent pas se déplacer vers des eaux plus froides. Les poissons cherchent à s’adapter et se déplacent vers des zones où l’eau est plus fraîche, mais ces migrations déstabilisent les écosystèmes. À ces effets directs sur la biodiversité s’ajoutent les risques de phénomènes atmosphériques violents. Plus généralement, la température de l’océan influence le temps qu’il fera dans les jours suivants et, à plus long terme, les conditions qui régiront le climat.