Les zones humides constituent l’un des plus importants réservoirs de biodiversité de notre planète. Sur les 19 500 espèces de faune et de flore qui en dépendent pour leur survie, un quart sont menacées d’extinction. La présence d’espèces dites exotiques envahissantes ou invasives est l’une des causes de ce déclin.
Introduites par l’homme de façon directe ou non dans les milieux naturels, les espèces exotiques envahissantes constituent la cinquième cause de perte de biodiversité à l’échelle planétaire, après les changements d’usage des terres et de la mer, la surexploitation du vivant, le changement climatique et la pollution. Cela est particulièrement visible dans le cas des zones humides (marais, tourbières, lagunes…) qui subissent par ailleurs d’autres pressions d’origine humaine (urbanisation, prélèvement en eau, fréquentation touristique, etc.).
Son positionnement de carrefour géographique, la diversité de ses climats et milieux naturels, ainsi que l’importance de ses flux de marchandises et de personnes exposent fortement la France à la prolifération d’espèces exotiques envahissantes. Ainsi, depuis 1982, un département de métropole compte en moyenne 12 espèces invasives de plus tous les dix ans, avec des conséquences écologiques, économiques et sanitaires négatives. Entre 2010 et 2020, 86 % des sites humides évalués de métropole et d’outre-mer ont été concernés par au moins une de ces espèces (Évaluation nationale des sites humides emblématiques).
Associées aux autres pressions, ces espèces compromettent l’équilibre naturel de leurs écosystèmes d’adoption par des phénomènes de prédation, compétition, transmission de maladies, modification du milieu, etc. La lutte contre ces espèces (destruction, arrachage, etc.) est une des réponses apportées par les structures en charge de ces sites naturels (État, collectivités, associations, etc.) pour protéger plus particulièrement les espèces à forts enjeux. Bien qu’elle ne représente pas la seule cause d’érosion du vivant sur ces sites, la prolifération des espèces invasives participe à la dégradation de l’état de conservation de ces espèces. En 2020, seulement 46 % des sites humides emblématiques ont à la fois des espèces de faune et de flore protégées en bon ou très bon état. La tendance exprimée par les référents ces dix dernières années illustre également la nécessité de poursuivre les actions de préservation de ces espaces vulnérables.