Les espèces exotiques envahissantes jouent un rôle clé dans 60 % des extinctions d’espèces et ont un coût croissant, selon l’évaluation publiée en septembre 2023 par la Plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES).
Qu’appelle-t-on espèces exotiques envahissantes ?
Une espèce exotique envahissante est une espèce animale ou végétale introduite par l’être humain, volontairement ou accidentellement, sur un territoire distinct de son territoire d’origine. Dans ce nouvel environnement, elle menace les écosystèmes et les espèces locales. Elle peut également porter préjudice aux activités économiques (le coût annuel de ces espèces est estimé à plus de 400 milliards de dollars) et mettre en péril le bien-être des populations (eau, santé, alimentation…).
La Plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) estime que plus de 37 000 espèces exotiques, dont 3 500 seraient envahissantes donc préjudiciables, ont été introduites par les activités humaines dans le monde.
Ces espèces constituent un des cinq facteurs directement responsables de l’érosion de la biodiversité, avec le changement d’usage des terres et des mers, la surexploitation des ressources, le changement climatique et la pollution. Elles ont joué un rôle majeur dans 60 % des extinctions mondiales d’animaux et de plantes.
La lutte contre les espèces exotiques envahissantes passe par une large mobilisation
L’évaluation de l’IPBES confirme et précise les derniers constats scientifiques, y compris en matière d’actions de prévention et de lutte. Elle résulte du travail de 86 auteurs de 49 pays ayant synthétisé 13 000 publications (dont plusieurs issues du partenariat Biodiversa+, dans lequel le ministère en charge de la Transition écologique est fortement impliqué) et les connaissances du terrain. Elle vise à appuyer les décideurs nationaux et internationaux, en particulier dans la mise en œuvre de la cible 6 du cadre mondial de la biodiversité, adopté à Montréal en décembre 2022, fixant pour objectif d’ici à 2030 d’éviter, limiter, réduire ou atténuer les impacts de ces espèces sur la biodiversité et les services écosystémiques.
Selon l’IPBES, la priorité doit être donnée à la préparation, la surveillance, l’analyse des risques et au principe de précaution pour prévenir l’introduction de ces espèces, en particulier en milieux marin et aquatique. Ensuite, des actions de gestion adaptative sont possibles :
- la détection précoce ;
- l’éradication ;
- le confinement (création de barrières permettant de réduire au minimum le risque que la population d’espèce exotique envahissante se disperse au-delà de l’aire d’invasion) ;
- le contrôle : la conservation et la gestion des espaces naturels, tels que les aires protégées, permettent de le renforcer.
Selon l’IPBES, quatre principes transversaux doivent guider cette lutte contre les espèces exotiques envahissantes : la cohérence des décisions, le financement, l’éducation et la gouvernance intégrée à tous les niveaux.
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