L’enquête réalisée en mai 2022 sur le sentiment d’exposition des Français aux risques environnementaux (naturels ou technologiques) livre des résultats nuancés. En fonction du risque considéré, du territoire de résidence (exposé ou non), de l’expérience personnelle du risque, la conscience et la connaissance des risques environnementaux sont en effet loin d’être les mêmes chez tous les Français.
Qu’ils soient naturels ou technologiques, les risques environnementaux sont d’une grande diversité : inondations, tremblements de terre, incendies de forêt, volcans, cyclones, accidents nucléaires, contamination industrielle des sols et des eaux, etc.
Tout l’intérêt de l’Eser (Enquête sur le sentiment d’exposition aux risques), menée en mai 2022 par le service statistique du ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, est de permettre de caractériser précisément le rapport des Français à ces risques :
- Un sentiment d’exposition plus fort en outre-mer qu’en métropole, dû notamment à l’existence de certains risques spécifiques : plus de deux tiers des enquêtés ultramarins concernés par des risques sismiques et cycloniques estiment y être exposés de manière importante.
- Un sentiment d’exposition plus marqué lorsqu’on réside dans une commune à risque.
En métropole, 80 % des enquêtés vivant à moins de 20 km d’une centrale nucléaire ont conscience du risque et 60 % le jugent important. Mais une majorité des Français potentiellement exposés à des risques d’inondation ou industriels paraît encore les ignorer. - Le sentiment d’exposition évolue selon les risques.
Depuis 2007, il a baissé en métropole concernant la pollution de l’air, les risques nucléaires et industriels, tandis qu’il continue de progresser à l’égard des inondations (24 % en 2022 contre 20 % en 2007). - Le poids des expériences vécues accroît la conscience du risque.
Les tempêtes et les cyclones sont les événements auxquels les Français déclarent avoir été confrontés le plus fréquemment (39 % ont déjà vécu un épisode de vent violent en métropole, 73 % en outre-mer). - Les inquiétudes face aux risques naturels sont aussi liées au changement climatique.
Chez les Français les plus inquiets face aux possibles conséquences d’une catastrophe environnementale, 47 % considèrent que le changement climatique a déjà des conséquences sur leur vie quotidienne.
On retiendra aussi que 46 % des Français estiment que les lois et réglementations existantes sont efficaces pour protéger les biens et les personnes face aux risques naturels et technologiques, soit 8 points de plus qu’en 2013.