Selon le rapport Pisani-Ferry, publié en mai 2023, atteindre la neutralité climatique en 2050 suppose une transformation de grande ampleur, rapide et pilotée par les politiques publiques. Cela nécessitera des efforts d’investissement sans précédent.
A l’heure de l’élaboration de la future Stratégie française pour l’énergie et le climat, il était indispensable d’évaluer les incidences économiques de la transition écologique, à la fois pour déployer les politiques appropriées et limiter les risques. Cette mission, confiée à l’économiste Jean Pisani-Ferry par la Première ministre, a mobilisé une centaine d’experts des administrations, des instituts économiques et du monde de la recherche qui ont produit une dizaine de rapports thématiques.
Une transformation de grande ampleur pour atteindre la neutralité carbone
Le rapport de synthèse conclut que nous ne sommes pas durablement condamnés à choisir entre croissance et climat. Mais pour atteindre nos objectifs 2030 et viser la neutralité en 2050, il va nous falloir faire en dix ans ce que nous avons eu de la peine à faire en trente ans.
Cette transformation de l’économie repose sur trois mécanismes :
- la réorientation du progrès technique vers des technologies vertes,
- la sobriété,
- et la substitution de capital aux énergies fossiles, c’est-à-dire l’investissement dans des nouveaux systèmes énergétiques plus efficaces et décarbonés.
A l’horizon 2030, cette décarbonation de l’économie va appeler un supplément d’investissements massif (plus de deux points de PIB (produit intérieur brut) en 2030). Leur financement, qui n’augmentera pas le potentiel de croissance, induira probablement un coût économique et social important d’ici 2030.
Un coût économique à répartir équitablement
Cette transition s’annonce spontanément inégalitaire. Même pour les classes moyennes, la rénovation du logement ou l’acquisition d’un véhicule électrique appellent un investissement de l’ordre d’une année de revenu, pour lequel un soutien public sera souvent nécessaire. Selon la mission Pisani-Ferry, le coût économique de la transition ne sera en effet politiquement et socialement accepté que s’il est équitablement réparti.
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Les incidences économiques de l’action pour le climat
Rapport de synthèse : Jean Pisani-Ferry, Selma Mahfouz, « Les incidences économiques de l’action pour le climat », publié par France Stratégie, mai 2023. 11 Rapports thématiques.
Le rapport de synthèse de la mission Pisani-Ferry vise à améliorer la compréhension des impacts macroéconomiques de la transition climatique, en sorte que les décisions qui vont devoir être prises soient « le mieux informées possible ».
Onze rapports thématiques rédigés par des experts des administrations, des instituts économiques et du monde de la recherche complètent le rapport de synthèse en approfondissant certaines questions (sobriété ; dommages et adaptation ; inflation ; productivité ; compétitivité ; marché du travail ; marché du capital ; enjeux distributifs ; modélisation ; bien-être ; indicateur et données).