Herbicides, fongicides, insecticides…Il est essentiel de suivre les évolutions des ventes de ces produits dits « phytopharmaceutiques » utilisés couramment en agriculture. D’autant que la réalité est complexe : certains de ces produits sont dangereux pour la santé et la réduction de leur usage est recherchée, d’autres sont des produits biocontrôles et/ou autorisés en agriculture biologique. L’usage de ces produits est également très variable selon les spécialisations agricoles locales…
Sur les 10 dernières années, les ventes de produits phytopharmaceutiques sont restées à des niveaux élevés. Une baisse est observée sur les deux dernières années. Toutefois, les chiffres détaillés font apparaître clairement une modification des usages et des pratiques agricoles :
- une baisse sensible de la part des substances les plus nocives pour la santé, classées cancérogènes, mutagènes et reprotoxiques (CMR) : elle passe de 28 % en 2009 à 12 % en 2020 ;
- une nette augmentation des substances utilisées en agriculture biologique et/ou en produits de biocontrôle : leurs quantités ont plus que doublé en 10 ans, leurs parts par rapport aux substances totales passant de 13 % à 33 % entre 2009 et 2020 ;
- une diminution moyenne de 10 % entre 2009 et 2020 des substances hors produits biocontrôle et/ou utilisables en agriculture biologique. Parmi les produits concernés, le glyphosate est le premier herbicide vendu en France (12 % du total des ventes sur la période 2018-2020). Toxique pour les organismes aquatiques, il fait encore l’objet d’interrogations sur son caractère cancérogène pour l’Homme. Rappelons que la France s’est engagée dans un plan de sortie du glyphosate sans laisser les agriculteurs sans solutions.