Phycotoxines sur le littoral métropolitain en 2020, évolution depuis 2010
Mis à jour le | Commissariat général au développement durable
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La contamination des produits de la mer par des toxines produites par certaines espèces de micro-algues, ou phytoplancton, constitue un enjeu de santé publique. En France, la surveillance des risques liés au toxines algales, appelées également phycotoxines, porte principalement sur les coquillages se nourrissant de phytoplancton.
Analyse générale
Plusieurs espèces de micro-algues (phytoplancton) sont susceptibles de produire des toxines algales, appelées également phycotoxines. Ces substances s’accumulent dans les coquillages qui se nourrissent de ces micoralgues et peuvent constituer un risque pour la santé humaine en cas d’ingestion.
Trois familles de phycotoxines font actuellement l’objet d’une surveillance obligatoire dans le cadre de la législation européenne avec l’application d’un seuil réglementaire au-dessus duquel les zones de production (conchylicole ou pêche de coquillages) sont susceptibles d’être fermées par les services de l’État :
- Toxines lipophiles, incluant les diarrhéiques, ou DSP (Diarrhetic Shellfish Poisonning) ;
- Toxines paralysantes ou PSP ;
- Toxines amnésiantes ou ASP.
Elles sont observées dans les coquillages du littoral français de façon récurrente.
Outre leurs impacts sanitaires, leur présence dans les coquillages peut avoir des répercussions économiques (pertes financières des conchyliculteurs et des pêcheurs pendant les périodes d’interdiction de consommation des produits concernés) et environnementaux (mortalités parfois massives d’animaux marins).
En France, la surveillance des phycotoxines dans les coquillages est assurée par le Réseau de surveillance des PHYcoTOXines dans les organismes marins (REPHYTOX) sur 103 zones marines (voir méthodologie).
Sur l’ensemble du littoral métropolitain, les toxines diarrhéiques (DSP), essentiellement associées au développement d’espèces de phytoplancton du genre Dinophysis, affectent chaque année de nombreuses zones marines et des coquillages très variés. Les épisodes de contamination par les DSP constituent la majorité des contaminations observées sur le littoral métropolitain entrainant ainsi une perturbation du fonctionnement des entreprises conchylicoles sur les différentes façades maritimes.
Les toxines amnésiantes (ASP), associées au développement d’espèces phytoplanctoniques du genre Pseudo-nitzschia, affectent un nombre de zones variable d’une année sur l’autre. Les zones marines concernées, localisées principalement en Atlantique et en Manche, sont essentiellement des zones d’exploitation des gisements de coquilles Saint-Jacques.
Les épisodes liés aux toxines paralysantes (PSP), associés majoritairement au développement des espèces du genre Alexandrium, sont rares chaque année ; depuis 2018, aucune contamination au-dessus du seuil réglementaire n’a été observée sur l’ensemble du littoral. Cependant, leur dangerosité élevée fait que ces toxines sont à garder sous haute surveillance.
Évaluation des épisodes de toxicité dans les coquillages en 2020
Sur le littoral métropolitain, 308 lieux de prélèvements répartis sur 103 zones marines font l’objet, chaque année, d’une évaluation de la toxicité par les phycotoxines sur 23 taxons de coquillages (moules, huîtres, coquilles Saint-Jacques, palourdes, coques…), pêchés sur des gisements naturels (pêche professionnelle) ou élevés selon des méthodes variées (à plat, sur tables, sur bouchots, sur filières…).
En 2020, les épisodes de toxicité liés au DSP constituent la majorité des contaminations observées sur le littoral métropolitain, 40 % des zones marines suivies étant touchées sur une période plus ou moins longue (de 1 à 8 mois). La façade Atlantique est la plus concernée par ces contaminations avec 32 zones marines touchées (31 % de l’ensemble de zones suivies sur le littoral métropolitain), suivie de la Méditerranée (5 % des zones suivies) puis de la Manche (4 % des zones suivies).
Épisodes de contamination (avec dépassement de seuil réglementaire) par DSP sur le littoral métropolitain en 2020 par type de coquillage
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