L’utilisation des ressources naturelles
Mis à jour le | Commissariat général au développement durable
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Pour satisfaire la demande en biens et services des agents économiques d’un pays, il est nécessaire d’extraire des ressources naturelles renouvelables ou non, en particulier des matières énergétiques, minérales, des minerais métalliques ou non, des ressources agricoles, forestières ou halieutiques.
Compte tenu des enjeux liés à l’épuisement des ressources naturelles et plus globalement aux impacts potentiels de leur exploitation sur l’environnement, il convient de tendre vers une organisation plus économe, permettant un découplage entre la croissance économique et la consommation de matières. La même problématique concerne également les prélèvements d’eau douce.
Pour faire fonctionner son économie et satisfaire les besoins de sa population (se loger, se déplacer, se nourrir, s’équiper, se soigner, se divertir…), la France mobilise chaque année près de 700 millions de tonnes de matières premières (contre 900 millions au début des années 2000). Ces ressources peuvent être renouvelables (biomasse, eau, ressources halieutiques, énergies, etc.) ou non renouvelables (minéraux, combustibles fossiles). Près de 50 % de ces ressources doivent être importées. Parmi celles-ci, certaines sont stratégiques pour de nombreux pans de l’économie, notamment ceux participant à la transition écologique et énergétique.
Chaque année, le Global Footprint Network calcule le « Jour du dépassement mondial », correspondant à la date à laquelle l’humanité a consommé toutes les ressources que la Terre est capable de régénérer en un an. Ce calcul résulte du croisement entre l’empreinte écologique des activités humaines et la « biocapacité » de la Terre (capacité des écosystèmes à se régénérer). En 2023, le jour du dépassement mondial est tombé le 2 août.
La tendance générale montre un avancement de cette date chaque année depuis 1961 (30 septembre).
Actualités : Utilisation des ressources naturelles
La consommation de ressources naturelles
En 2022, la consommation intérieure apparente de matières de la France, à savoir l’extraction intérieure de matières, augmentée des importations (majoritairement des ressources énergétiques fossiles et des minerais métalliques) et diminuée des exportations (notamment des produits agricoles), s’élève à 760 millions de tonnes soit 11,2 t/hab, un niveau inférieur à la moyenne européenne (14,2 t/hab). Plus de la moitié de cette consommation est composée de matériaux de construction (graviers et sables, granulats) nécessaires à la réalisation des infrastructures de transport et des bâtiments.
L’évolution de la consommation intérieure de matières en France.
L’évolution de la consommation intérieure de matières en France. - Nouvelle fenêtreLien externe
La consommation intérieure de matières des pays de l’Union européenne.
La consommation intérieure de matières des pays de l’Union européenne.- Nouvelle fenêtreLien externe
Gestion et utilisation des ressources : un enjeu majeur
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- Nouvelle fenêtreLa productivité matières
Les besoins en matières d’un territoire dépendent de facteurs démographique, économique et technique. Ainsi, la taille de la population, son niveau de vie (mesuré par le PIB), la structure de l’économie (notamment la croissance des services, moins consommateurs de matières que l’industrie) et le progrès technologique influent sur le niveau de consommation de matières.
L’évolution de la productivité matières permet de mesurer la transition de la société vers une organisation plus économe en ressources naturelles et de mettre en évidence un découplage entre la croissance économique et la consommation de matières. La France s’est fixé comme objectif d’augmenter sa productivité matières de 30 % sur la période 2010-2030, ce qui revient à produire davantage de valeurs avec moins de matières premières vierges. En 2018, cette productivité atteint 3 euros par kilo ; elle est de 2,3 euros par kilo à l’échelle européenne.
Productivité matières et facteurs d’évolution du besoin de l’économie
La productivité matières, ratio rapportant le Produit Intérieur Brut (la création de richesse) à la consommation intérieure de (...)
- Nouvelle fenêtreL’empreinte matières
La consommation de matières n’intègre pas l’ensemble des matières mobilisées pour la fabrication des biens importés, en particulier l’énergie utilisée pour les fabriquer et les transporter jusqu’à la frontière. Des travaux récents d’organismes internationaux, basés sur la consommation de matières en termes d’équivalent matières premières permettent de prendre en compte la masse de l’ensemble des matières premières utilisées durant les processus de production et de transports pour répondre à la demande intérieure finale d’un pays. La prise en compte de ces flux indirects contribue à affiner les besoins en matières d’un pays.
Ainsi, en les intégrant, la consommation de matières de la France serait augmentée d’environ 20 %, soit 13,6 tonnes par habitant en 2018, pour une consommation apparente de matières de 11,6 tonnes par habitant. Cette valeur peut être assimilée à l’ « empreinte matières » d’un Français, notion similaire aux empreintes carbone ou eau. La consommation française en équivalent matières premières apparaît supérieure à sa consommation apparente, comme pour les pays important davantage de matières premières qu’ils n’en exportent (Union européenne, États-Unis, Japon, etc.). Pour les pays en situation inverse, la consommation de matières (raw material consumption – RMC) est inférieure à la consommation apparente (domestic material consumption, DMC). C’est le cas par exemple du Chili, de l’Australie, de la Russie, de la Chine…
L’empreinte matières de la France
L’empreinte matières est un indicateur qui permet de rendre compte de l’ensemble des matières premières mobilisées pour satisfaire la consommation finale d’un pays. Elle est estimée à 12,5 tonnes par habitant en France en 2020, en-dessous de la moyenne européenne (13,7 t/hab).
L’empreinte matières de la France - Nouvelle fenêtreLien externe
Consommation d’eau : une ressource sous tension en période estivale
En métropole, 32,9 milliards de m3 d’eau douce sont prélevés chaque année pour les besoins des activités humaines, soit environ 500 m3 /habitant en moyenne sur la période 2008-2020. Selon son utilisation, cette eau peut être entièrement ou partiellement consommée (c’est-à-dire non restituée aux milieux aquatiques après utilisation). Les parcelles agricoles irriguées par aspersion, par exemple, consomment l’intégralité des volumes prélevés alors que la majeure partie de l’eau prélevée pour refroidir les centrales électriques retourne dans les cours d’eau.
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