Occupation du sol suivant la distance à la mer entre 2012 et 2018
Mis à jour le | Commissariat général au développement durable
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Le littoral est un territoire restreint. La surface cumulée des communes littorales maritimes (soit près de 900 communes au sens de la loi littoral) représente 4 % du territoire métropolitain. Près de 8 millions de personnes y résident en permanence et plus de 8 millions de lits y sont disponibles pour l’accueil touristique. La pression de l’artificialisation des sols sur ce territoire (construction de logements, extension des zones industrielles, commerciales et portuaires, création de zones de loisirs…) est forte.
L’occupation du sol entre 2012 et 2018
L’occupation du sol est spécifique en bord de mer. Cette originalité, importante jusqu’à 2 000 m des côtes, s’estompe progressivement en s’éloignant de la mer. Ainsi, dans la bande comprise entre 5 000 et 10 000 m de la côte, la répartition des cinq grands types d’occupation du sol s’approche de celle de la moyenne métropolitaine.
Plus on se rapproche de la côte, plus les territoires artificialisés tiennent une place importante. À moins de 500 m du rivage, ils couvrent 30 % des terres contre seulement 8 % entre 5 000 et 10 000 m de la mer. C’est, par ailleurs, 5 fois plus que la moyenne métropolitaine de 6 %.
Le constat est inversé pour les terres agricoles. Elles ne couvrent que 30 % des territoires de bord de mer contre près du double (59 %) entre 5 000 et 10 000 m de la côte, lla moyenne métropolitaine étant de 59,5 %.
Les forêts et espaces semi-naturels couvrent 31 % des territoires situés à moins de 500 m des côtes. Ce niveau est proche de la moyenne métropolitaine estimée à 34 %. Entre 500 et 2 000 m des rivages, cette proportion est moindre, avec moins de 26 %.
Les zones humides et surfaces en eau couvrent près de 9 % des espaces situés à moins de 500 m de la côte, contre 4,5 % et pour la bande comprise entre 5 km et 10 km de la cote et 1 % à l’échelle métropolitaine.
En conclusion, le bord de mer est caractérisé par une occupation du sol à parts égales entre zones artificialisées, terres agricoles, et forêts et espaces semi-naturels.
À moins de 500 m de la côte
Les territoires situés à moins de 500 m de la mer présentent de fortes spécificités. Les secteurs urbanisés (tissus urbains continus et discontinus) occupent 23 % du territoire, soit 5 fois plus que la moyenne métropolitaine. Ce ratio est de 4 pour les zones industrielles ou commerciales et les réseaux de communication (sites portuaires) et de 10 pour les espaces verts artificialisés (golfs, équipements de loisir…).
Les milieux naturels sont également très présents en bord de mer. Ainsi, les espaces ouverts couvrent 7 % de cette bande côtière (plages, dunes, rochers…). C’est 4 fois plus que la moyenne métropolitaine. Ce ratio est de près de 3 pour la végétation arbustive et herbacée (landes, maquis, pelouses…). À l’inverse, certains types d’occupation du sol sont sous-représentés en bord de mer. Il s’agit des terres arables, des cultures permanentes (vergers et vignes), des prairies et des forêts. Elles sont trois à quatre fois moins importantes à moins de 500 m des côtes que sur l’ensemble du territoire métropolitain.
Analyse par façade maritime à moins de 500 m de la côte
Quelle que soit la façade maritime, les territoires artificialisés occupent plus d’un quart des espaces situés à moins de 500 m de la mer. Les niveaux d’artificialisation plus importants concernent notamment les bords de mer des départements des Alpes-Maritimes, de Loire-Atlantique, des Pyrénées-Atlantiques, du Nord et du Var. L’artificialisation y occupe plus de 50 % du territoire concerné.
Sur les façades Manche Est - mer du Nord et Nord Atlantique - Manche Ouest, les terres agricoles représentent plus de 40 % des territoires situés à moins de 500 m de la mer. Au niveau des façades Sud Atlantique et Méditerranée ces espaces ne représentent respectivement que 22 % et 8 %. Les territoires agricoles occupent environ 50 % du territoire proche de la côte dans les départements de Seine-Maritime, Ille-et-Vilaine, Manche, Finistère, et Côtes-d’Armor.
Les forêts et milieux semi-naturels dominent au sud de la France, en Atlantique et en Méditerranée (milieux à végétation arbustive et/ou herbacée en Méditerranée et forêts et espaces ouverts en Sud Atlantique). Ce type d’occupation du sol représente plus de 60 % de la bande côtière des départements des Landes, de Corse du Sud et de Haute Corse.
Les zone humides et les surfaces en eaux sont plus nombreuses pour les départements allant de l’Aude aux Bouches-du Rhône, ainsi que pour la Somme et l’Eure où ce type d’occupation du sol représente plus 20 % du territoire littoral à moins de 500 m de la côte.
Évolution de l’occupation du sol à moins de 10 km de la côte
Entre 2012 et 2018, au total 4 850 ha ont été artificialisés sur l’ensemble des terres situées à moins de 10 km de la mer, soit 0,14 % du territoire littoral concerné. Cette surface est deux fois plus faible que celle artificialisée entre 2000 et 2006 (9 930 ha) et entre 2006 et 2012 (10 250 ha).
En métropole, sur la même période, les nouvelles terres artificialisées ne représentaient que 0,08 % du territoire, soit 42 290 ha. La dynamique d’artificialisation des sols a été près de 2 fois plus forte sur le littoral situé à moins de 10 km de la mer que sur l’ensemble du territoire métropolitain.
Sur la bande littorale de 10 km, c’est entre 5 000 et 10 000 m de la côte que l’évolution de l’artificialisation du territoire est la plus importante avec 2 350 ha artificialisés entre 2012 et 2016, soit 0,16% du territoire littoral concerné.
Analyse globale
À moins de 10 km de la mer, les surfaces agricoles ont régressé d’environ 4 000 ha et celles de forêts et milieux semi-naturels de 870 ha. Pour les territoires agricoles, c’est sur la bande entre 5 000 et 10 000 m de la côte que la régression est la plus élevée. Plus on s’éloigne de la mer, plus l’artificialisation se fait au détriment des terres agricoles.
À moins de 500 m de la côte, la régression des forêts et milieux semi-naturels est la plus importante.
Analyse par façade maritime
Les espaces artificialisés des quatre façades maritimes se sont étendus dans la bande des 10 km entre 2012 et 2018. Cette dynamique représente 1 800 ha sur le pourtour méditerranéen, un peu plus de 1 000 ha dans les façades Manche Est - mer du Nord et Nord Atlantique - Manche Ouest et 700 ha en Sud Atlantique.
En tenant compte de la part du territoire concerné par ces nouvelles artificialisations, les plus forts taux concernent la façade Méditerranée, avec 0,17 % du territoire côtier artificialisé de 2012 à 2018. Pour les façades Nord Atlantique, Sud Atlantique et Manche Est - mer du Nord, la surface du bande côtière de 10 km artificialisée a augmenté respectivement de 0,11 %, 0,14 % et 0,15 %.
Pour les façades Nord et Sud Atlantique, l’évolution de l’artificialisation est légèrement plus forte à partir de 1 000 m de la côte qu’en bord de mer. À l’inverse, pour la façade Manche Est - mer du Nord, la part de territoires artificialisés est plus forte à moins de 500 m de la mer (0,27 %), spécialement pour le département du Nord.
À une distance comprise entre 1 000 à 2 000 m de la mer, la part de territoires artificialisés est élevée dans de nombreux départements de la frontière belge au Pays basque, excepté pour la Somme, l’Eure, le Calvados et le Nord (l’artificialisation diminuant même dans ces deux derniers départements). Elle est également élevée sur cette bande de territoire dans l’Hérault et l’Aude.
Enfin, en Méditerranée la part du territoire artificialisé est de 0,24 % dans la bande comprise entre 5 000 et 10 000 m. Le plus forts taux concernent les départements Pyrénées-Orientales et l’Hérault.
Méthodologie
Cette étude mobilise la base de données géographiques CORINE Land Cover (CLC) sur les périodes 2000-2006, 2006-2012 et 2012-2018. Cette base de données présente l’inventaire de l’occupation du sol en 44 postes regroupés en 5 grands types : territoires artificialisés, terres agricoles, forêts et milieux semi-naturels, zones humides, surfaces en eau.
L’analyse porte sur le territoire littoral situé à moins de 10 km de la mer. Celui-ci a été découpé en bandes successives : de 0 à 500 m de la mer, de 500 à 1 000 m, de 1 000 à 2 000 m, de 2 000 à 5 000 m et de 5 000 à 10 000 m.
La base CLC, définie à l’échelle du 100 000ème, ne prend en compte que les entités ayant une surface supérieure à 25 ha et les changements d’occupation du sol supérieurs à 5 ha. Son utilisation donne donc les grands traits des changements affectant le littoral ; elle ne permet en revanche pas, par exemple, d’analyser le mitage du territoire rural ou périurbain.
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Auteur : Service de la donnée et des études statistiques (SDES).
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