La France figure parmi les pays qui abritent le plus d’espèces menacées au monde. Pour enrayer la sixième extinction de masse du vivant, elle s’attache depuis plus de 50 ans à réintroduire et renforcer les populations d’espèces sauvages animales et végétales menacées.
De nombreuses espèces ont disparu de nos territoires, ce qui peut s’expliquer par l’exercice d’activités insuffisamment encadrées par le passé : la chasse, le braconnage, l’aménagement du territoire et la destruction des habitats naturels, ou encore la surexploitation des ressources alimentaires. Ainsi, la France figure parmi les six pays qui abritent le plus d’espèces menacées au monde. Cette situation lui confère une grande responsabilité dans le maintien de la diversité biologique à l’échelle planétaire.
Dans le cadre de la Stratégie nationale pour la biodiversité, la France met en place des actions visant à préserver les espèces sauvages les plus menacées présentes sur son territoire. Dès la deuxième moitié du XXᵉ siècle, de nombreuses campagnes de réintroduction et de renforcement des populations sont initiées. Ces campagnes permettent de reconstituer des populations d’espèces jusqu’alors disparues ou de renforcer celles en mauvais état de conservation et ainsi de répondre à l’enjeu de maintien des équilibres naturels grâce à ces espèces dites « parapluies* ».
Castor et cistude d’Europe, ours bruns, lynx boréal, vautour fauve, bouquetin des Alpes, grand hamster d’Alsace ou encore paille de mer sont autant d’espèces concernées par ces campagnes, souvent encadrées par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Le succès de ces initiatives a pu être démontré : populations de castor d’Europe estimées à ce jour entre 1 000 et 5 000 individus contre une centaine au début du XXᵉ siècle, six portées d’oursons découvertes dans les Pyrénées en 2021, augmentation des populations de vautour fauve de 51 % depuis 2012, effectifs des populations de bouquetins des Alpes multipliés par 60 en plus de 40 ans, etc.
Pour réussir ces opérations de sauvegarde, plus de 80 plans d’actions nationaux sont mis en œuvre ou en cours d’élaboration depuis 1996 et un solide réseau d’aires protégées (parcs nationaux et régionaux, réserves, dispositif européen Natura 2000) est implanté. Mais le succès de cette politique et son acceptation sociale passent aussi par la participation de tous les acteurs du territoire.
*espèce dont l’espace vital est très vaste et dont la nécessaire restauration améliore par voie de conséquence celui d’un grand nombre d’autres espèces.