Changement climatique : des populations très exposées aux catastrophes naturelles seront contraintes de se déplacer

Mis à jour le | Commissariat général au développement durable

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Plus de 3 milliards de personnes vivent déjà dans des situations très vulnérables au changement climatique, selon le GIEC. Dans les décennies à venir, combien seront contraintes de quitter leur pays pour échapper à la sécheresse, aux inondations, à la montée du niveau des océans ou à d’autres catastrophes naturelles ? Et avec quel statut ?

Les principales institutions internationales sont unanimes : au niveau mondial, l’intensité et la fréquence des catastrophes naturelles vont augmenter du fait du changement climatique. Ces catastrophes obligeront un nombre croissant de personnes à quitter leur région. Dans son rapport de septembre 2021, la Banque mondiale explique ainsi que le changement climatique est un moteur de migration de plus en plus puissant, alors que les moyens de subsistance et le bien-être humain sont de plus en plus mis à rude épreuve. Le Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR) le confirme : les risques résultant de l’intensité et de la fréquence croissantes des phénomènes météorologiques extrêmes, tels que les précipitations anormalement fortes, les sécheresses prolongées, la désertification, la dégradation de l’environnement, l’élévation du niveau de la mer et les cyclones, poussent déjà en moyenne plus de 20 millions de personnes à quitter leur foyer et à se déplacer vers d’autres régions de leur pays chaque année

De son côté, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), estime que les catastrophes naturelles liées au changement climatique pourraient provoquer le déplacement d’environ 250 millions de personnes d’ici à 2050, y compris dans les pays riches d’Europe ou du Moyen-Orient.

Le constat est d’ores et déjà dramatique. Le GIEC souligne qu’il y a eu quinze fois plus de morts entre 2010 et 2020 dans les régions hautement vulnérables que dans les régions très peu vulnérables à cause des inondations, des sécheresses et des tempêtes. L’insécurité alimentaire et la malnutrition provoquées par les inondations et les sécheresses ont progressé en Afrique, en Amérique Centrale et en Amérique du Sud. De petits États insulaires sont menacés par l’élévation du niveau des océans et la perte des services écosystémiques a des conséquences particulièrement graves sur ceux qui en dépendent directement pour leurs besoins élémentaires, les peuples autochtones notamment. Rien que l’élévation du niveau des mers, qui pourrait être de 1,10 mètre d’ici 2100, entraînerait le déplacement de 280 millions de personnes à travers le monde. Le HCR souligne le nombre croissant de « personnes déplacées dans le contexte des catastrophes et du changement climatique ».

Un débat se développe sur la nécessité de créer un statut de réfugié climatique. La Nouvelle Zélande a été, en 2017, le premier pays à évoquer l’idée d’instaurer un visa spécial pour les victimes de menaces climatiques qui serait particulièrement destiné aux personnes menacées par la montée des eaux dans le Pacifique où plusieurs îles sont vouées à disparaître. Au niveau international, la réflexion est engagée : la COP21 a créé un groupe de travail, qui doit formuler des recommandations en matière de protection des droits de celles et ceux qui sont déplacés pour des raisons climatiques.

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