Le gaspillage de nourriture, qui intervient à toutes les étapes de la production à la consommation, a de multiples impacts sur l’environnement. A l’occasion de la troisième journée internationale de sensibilisation aux pertes et gaspillages de nourriture, le 29 septembre 2022, il est utile de rappeler des gestes simples pour les limiter à la maison.
Alors qu’on estime à plus de 3 milliards le nombre de personnes dans le monde qui n’ont pas accès à une alimentation saine et que 828 millions de personnes environ souffrent de la faim (données de la FAO), les pertes et le gaspillage de nourriture sont estimés à 17 % de la production alimentaire mondiale. En France, la « nourriture destinée à la consommation humaine qui, à une étape de la chaîne alimentaire, est perdue, jetée, dégradée », selon la définition du Pacte national de lutte contre le gaspillage alimentaire, représente au total environ 150 kg par habitant et par an, dont 30 kilos uniquement à la maison (7 kg sont encore emballés…), soit l’équivalent de 100 euros par personne (estimation de l’Ademe). Si on ajoute le gaspillage lors des repas pris à l’extérieur de la maison, cela représente 50 kg par personne et par an.
A la maison, des gestes simples pour limiter les pertes
Afin de remédier à ce gaspillage à domicile, l’ADEME nous donne des conseils et astuces pour éviter d’acheter en trop grandes quantités, de dépasser la date de péremption et de jeter une partie de ses achats.
- Avant même de faire ses courses : vérifier ce qui reste en stock dans vos placards ou votre frigo pour établir ensuite une liste de courses précise, voire des menus complets.
- Dans les magasins ou au marché, s’abstenir d’acheter plus que ce que contient cette liste.
- Au retour, veiller à placer sur le devant de vos placards ou de votre réfrigérateur les produits aux dates de péremption les plus proches, ou les plus fragiles, à consommer en premier. Idem pour les fruits dans la panière.
- Quand vous passez aux fourneaux, n’hésitez pas à utiliser la balance ou le verre doseur afin de respecter les proportions indiquées par les recettes en fonction du nombre de convives.
- Après le repas, résistez à la tentation de jeter les restes, imaginez au contraire des façons gourmandes de les ré-utiliser, pour lesquelles vous trouverez sans mal des recettes spécifiques.
- De la même façon, pensez aux soupes, compotes et autre pain perdu avant de vous débarrasser des légumes un peu abîmés, premières victimes du gaspillage alimentaire avant les fruits et le pain.
Au niveau national, des objectifs de réduction du gaspillage
Le gaspillage alimentaire nuit à la sécurité alimentaire, pèse 8 à 10 % des émissions de gaz à effet de serre mondiales et génère des consommations inutiles de ressources naturelles (terre, eau, énergie). En France, l’objectif est de le réduire de moitié d’ici 2025 dans les domaines de la distribution alimentaire et de la restauration collective et d’ici 2030 dans les domaines de la consommation, de la production, de la transformation et de la restauration commerciale.
Depuis 2013, un Pacte national de lutte contre le gaspillage alimentaire, révisé en 2017, mobilise toutes les parties prenantes tout au long de la chaîne alimentaire. Après la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte de 2015 qui a introduit une obligation de lutte contre le gaspillage alimentaire pour la restauration collective publique, les lois Garot de 2016, EGalim de 2018 puis AGEC de 2020 ont toutes renforcé et élargi les obligations dans ce domaine pour les distributeurs, les opérateurs de la restauration collective, de l’industrie agro-alimentaire et du commerce de gros alimentaire. Enfin, un label national anti-gaspillage alimentaire valorise les acteurs qui contribuent aux objectifs de réduction du gaspillage.