Le soja, la palme, le bœuf, le cacao, le caoutchouc naturel, ainsi que le bois et ses produits dérivés sont des produits visés par la Stratégie nationale de lutte contre la déforestation importée, car ils présentent un risque fort de déforestation importée. Combien la France importe-t-elle de matières premières contribuant à la déforestation ? Quelle est leur « empreinte terre » ?
Comment mesurer la déforestation importée par la France ?
Le service statistique du ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires a tout d’abord estimé les volumes et l’origine des produits importés.
À partir des données de rendement de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), il a ensuite calculé la surface nécessaire dans chaque pays de production pour obtenir une « empreinte terre ».
Quelle est notre « empreinte terre » ?
L’ « empreinte terre » est donc la surface nécessaire ou les terres mobilisées pour la production de matières premières à risque de déforestation importée (soja, palme, bœuf, cacao, caoutchouc naturel, bois).
Cette empreinte terre est globalement stable sur la période 2012-2021 et elle représenterait en moyenne par an :
- 3 757 000 hectares (soit environ quatre fois la taille de la Corse),
- soit 14 % de la surface agricole utile totale de la France
- soit 564 m2 par habitant.
Quels sont les produits dont l’empreinte terre est la plus forte ?
Le soja représente 44 % de l’empreinte (dont 5 % de soja « caché »). Viennent ensuite le cacao (34 %), le caoutchouc naturel (10 %), la palme (5 %) et le pâturage du bœuf (5 % pour la viande et 2 % pour le cuir).
Quels pays sont les plus impactés par notre empreinte terre ?
Le Brésil est le pays le plus impacté. Il représente 21 % de l’empreinte terre de la France, en raison principalement de sa production de soja.
La Côte d’Ivoire est impactée à 18 % par l’empreinte terre de la France, car c’est son principal fournisseur de cacao (49 % du cacao importé provient de Côte d’Ivoire en 2021).