La France consomme chaque année 4,8 millions de tonnes de plastique dont près de la moitié pour les seuls emballages, qui génèrent les deux tiers des déchets plastiques. Pour lutter notamment contre la pollution induite, une stratégie nationale, dite « 3R », vise à la réduction, au réemploi et au recyclage des emballages en plastique à usage unique.
Depuis 2000, le monde a produit plus de plastique que durant les 50 années précédentes. Les conséquences pour l’environnement sont très lourdes : on estime par exemple qu’entre 9 et 14 millions de tonnes de déchets de plastique sont déversées dans les océans chaque année. En France, seulement 27 % des emballages en plastique à usage unique sont recyclés. La loi anti-gaspillage pour une économie circulaire (« loi AGEC ») de février 2020 fixe le cap : la fin de la mise sur le marché de ces emballages d’ici 2040.
Pour y parvenir, un premier décret quinquennal paru le 29 avril 2021 prévoit les objectifs à atteindre d’ici 2025 :
- réduire de 20 % les emballages en plastique à usage unique (dont au moins la moitié par réemploi et réutilisation) ;
- tendre vers 100 % d’emballages en plastique à usage unique recyclés ; pour y parvenir, 100 % de ces emballages devront être recyclables ;
- se mobiliser pour l’élimination totale des emballages en plastique à usage unique inutiles.
La stratégie 3R, adoptée par décret le 14 avril 2022, vient préciser les modalités de mise en œuvre par l’ensemble des acteurs concernés (pouvoirs publics, éco-organismes, fédérations professionnelles, distributeurs, fabricants d’emballages, collectivités locales…). Au total, 60 actions principales sont articulées autour de 10 grands axes, parmi lesquels le développement des solutions de substitution, de la recyclabilité et du réemploi, l’amélioration de la collecte et la modernisation du tri, le développement des capacités de recyclage et de l’incorporation de matière recyclée, mais aussi l’élaboration de feuilles de route sectorielles avec, à la clé, la possibilité de financements spécifiques dans le cadre du plan de relance.
Cette stratégie, dont le suivi sera assuré par les ministères en charge de la transition écologique et de l’économie, sera révisable tous les cinq ans.