En zones arides, les plantes facilitatrices sont essentielles au maintien de la biodiversité végétale, en réduisant les phénomènes de stress hydrique. Mais elles risquent de créer des dépendances néfastes.
Qu’est-ce qu’une plante facilitatrice ?
Les plantes facilitatrices (nurses en anglais) sont ainsi nommées car elles améliorent les conditions environnementales locales de la végétation (température, lumière, humidité…). Elles favorisent ainsi la croissance et la survie d’autres espèces végétales. Elles sont particulièrement nécessaires dans les zones difficiles, comme en haute altitude, dans les milieux arides ou à fortes variations de température, les sols salés…
Une étude publiée par Oikos révèle qu’en zones arides, les plantes facilitatrices augmentent la survie des autres plantes dans la mesure où l’écosystème présente des espèces variées. Les bienfaits de ces plantes sont ainsi absents dans les monocultures ou lorsque les plantes sont arrosées.
Trois mécanismes ont en effet été observés :
- en période de sécheresse, les plantes facilitatrices favorisent la complémentarité entre les espèces, qui produisent alors plus de biomasse ;
- elles facilitent la croissance des plantes moins compétitives ;
- les plantes poussant à l’ombre des plantes facilitatrices développent des stratégies réduisant le stress hydrique.
Alors que les zones arides représentent 40 % des terres émergées, ces plantes auront un rôle décisif en vue du maintien de la biodiversité en zones arides, dans un contexte de changement climatique et d’augmentation de la fréquence des sécheresses.
Des apports à double-tranchant
L’étude d’Oikos souligne cependant que les bénéfices apportés par les plantes facilitatrices peuvent créer une dépendance des écosystèmes à ces mêmes plantes. Autrement dit, dans le cas de pressions extrêmes (notamment favorisées par le surpâturage) la désertification risque d’éradiquer définitivement ces écosystèmes.