Riche d’un patrimoine naturel exceptionnel, la Guadeloupe, archipel des Antilles, est confrontée à de nombreuses menaces. Le Comité français de l’UICN et l’UMS PatriNat (OFB-CNRS-MNHN) qui dressent l’état des espèces des milieux terrestres, d’eau douce et marins viennent de publier en janvier 2022, la Liste rouge des espèces menacées de Guadeloupe.
Cette Liste rouge est le résultat de la mobilisation de 27 experts biologistes qui ont évalué 574 espèces animales recensées en Guadeloupe (tous les vertébrés sauf les poissons marins et de nombreux invertébrés). Elle révèle que 85 espèces sont menacées (environ 15%), 48 quasi-menacées et 16 ont déjà disparu. Parmi les espèces déjà éteintes, on compte, par exemple, le Perroquet de Guadeloupe et le Phoque moine des Caraïbes. L’enjeu de conservation est important car de nombreuses espèces de Guadeloupe sont endémiques, c’est-à-dire qu’elles ne se trouvent que sur cette île ou à proximité.
Les causes d’érosion de cette biodiversité sont multiples :
- destruction et fragmentation des habitats terrestres et aquatiques du fait de l’urbanisation et de l’aménagement des infrastructures,
- pollutions liées à un usage intensif d’insecticides et fongicides,
- prélèvements illégaux de certaines espèces (braconnage, etc.),
- introduction d’espèces exotiques envahissantes,
- activités touristiques pouvant provoquer le dérangement de certaines espèces.
L’enjeu de préservation de ces espèces menacées passe par la protection des milieux terrestres et marins (parc national, réserve, etc.) et le déploiement de programmes de conservations inscrits notamment dans les plans nationaux d’action. En dressant un état objectif de ces espèces, la Liste rouge constitue un outil fondamental permettant aux États d’identifier les priorités et de fixer un objectif à atteindre dans la préservation de ces écosystèmes en danger.