La Semaine mondiale de l’espace se déroule de 4 au 10 octobre 2022 avec pour thème cette année « l’espace et la durabilité ». C’est l’occasion de souligner la place importante de l’observation satellitaire dans la gestion de crise avec l’exemple récent des feux de forêts.
Chaque année, entre 3000 et 4000 feux embrasent les forêts françaises. En 10 ans, 115 000 hectares ont été touchés par des incendies. L’ampleur des feux de forêt a atteint un niveau record en 2022, avec plus de 62 000 hectares incendiés au 20 août. Les images satellites de l’incendie de Gironde de cet été ont largement été diffusées et permettent de visualiser l’ampleur des dégâts. Au-delà de l‘impact visuel, les images des satellites Sentinel du Programme européen de surveillance de la Terre Copernicus constituent une donnée précieuse sur la surveillance des incendies et l’évaluation des dommages.
Le service Copernicus de gestion des urgences a été activé à partir du 12 juillet pour suivre les incendies qui touchaient la Gironde et les Landes, puis à nouveau à partir du 12 septembre en Gironde. Les produits cartographiques (élaborés à partir d’images Sentinel-2, Sentinel-3, SPOT, Pléiades …) apportent en quelques heures aux acteurs de la sécurité civile des informations sur la localisation des feux actifs, le périmètre des zones touchées par les incendies, ou encore estiment les niveaux des dommages sur la végétation comme sur le bâti. Au cours de l’été, l’Italie, la Croatie, la Grèce, la Slovénie, le Portugal, ou encore l’Espagne ont aussi fait appel à ce service européen.
Pour tous les feux de plus de 25 hectares survenus sur le territoire métropolitain (qui représentent plus de 80 % des surfaces brûlées), l’Office national des forêts (ONF) réalise une cartographie du contour du feu et de la sévérité de l’incendie sur la végétation à partir d’images satellites. Cela a été le cas, par exemple, pour l’incendie de Gonfaron (Var) en août 2021 qui a été cartographié à partir d’images optiques du satellite Sentinel 2.
Dans une démarche plus exploratoire, le service agriculture de la direction départementale des territoires et de la mer de l’Aude (DDTM 11) a souhaité connaître quelles parcelles de vigne ont été les plus enfumées lors de l’incendie de Monze-Montirat en août 2019 afin de permettre aux viticulteurs de séparer les récoltes enfumées et non enfumées pour préserver la qualité du vin issu de cette vendange. Les fumées sont traçables depuis l’espace grâce aux satellites de sondage atmosphérique qui identifient la présence de certaines molécules dans l’atmosphère. Par une combinaison des données disponibles, Copernicus peut fournir les concentrations de molécules toutes les heures à différentes altitudes.