Chaque année, en été, des forêts sont anéanties par le feu. Avec plus de 62 000 hectares incendiés, le phénomène a été d’une ampleur inédite en 2022. Après de tels désastres pour l’environnement, que peut-on faire pour permettre à la forêt de renaître au plus vite, tout en la rendant si possible plus résistante au changement climatique, au feu et aux maladies ?
Les catastrophes que sont les feux de forêt se multiplient sous l’effet du changement climatique, avec de terribles impacts sur les paysages et la biodiversité, mais aussi sur le tourisme et sur les revenus issus de la production de bois.
Replanter ou laisser faire la nature ?
Après les incendies, les experts de l’Office national des forêts (ONF) et de l’Institut national de la recherche agronomique (INRAE), mais aussi tous les acteurs de la filière bois-forêt, doivent arbitrer : faut-il replanter ou laisser la nature se régénérer naturellement ? C’est l’objectif des études de restauration de terrain incendié (RTI) que l’ONF peut réaliser à la demande des communes sinistrées.
Bien souvent, la régénération naturelle a les faveurs des scientifiques et des forestiers, notamment en zone méditerranéenne. Certaines espèces telles que le pin d’Alep, s’y prêtent particulièrement bien grâce à leurs cônes résistants aux flammes qui, en éclatant, propagent les graines qui donneront naissance à une nouvelle forêt… même s’il faut attendre 70 à 100 ans pour que les arbres atteignent leur hauteur de 10 à 20 mètres.
Des plantations mixtes plus résistantes que les monocultures
Mais lorsque la régénération naturelle s’avère difficile, la replantation, bien que très coûteuse, est privilégiée, en tenant compte notamment de l’exploitation prévue pour le bois et de la résistance au feu des différentes espèces d’arbres. C’est l’occasion de rendre les parcelles plus résilientes aux incendies, au réchauffement climatique, aux maladies et aux nuisibles, en choisissant les espèces qui seront les plus résistantes.
Mais aussi, en privilégiant des plantations mixtes composées de différentes essences, bien plus résistantes à toutes ces menaces que les cultures mono-spécifiques.
Commercialisation du bois et retour de la faune
À plus court terme, les études de l’ONF servent aussi à évaluer les risques post incendie (chute d’arbres calcinés, érosion des sols, éboulements, glissements de terrain, inondations) et à décider du devenir des arbres brûlés : les troncs vivants ne se consument pas toujours totalement et les bois restent exploitables (du moins pour certains usages) s’ils sont rapidement récoltés.
Autre action à prévoir : les forestiers s’efforcent d’assurer le retour de la faune en limitant ou interdisant les actions de chasse.