L’agriculture française se trouve à la croisée des chemins. Bien qu’assurant notre sécurité alimentaire, le modèle agricole « conventionnel » porte atteinte à l’environnement sans permettre à tous les producteurs de dégager des revenus suffisants. L’agriculture représente 20 % des émissions de gaz à effet de serre en France, sans parler de son concours à l’érosion de la biodiversité comme à la pollution de l’eau et des sols. Et malgré les aides, un quart des agriculteurs vivent sous le seuil de pauvreté, selon l’Insee.

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Il est donc urgent de changer de modèle. L’agroécologie constitue en l’espèce une alternative durable, portée par les pouvoirs publics. Mais est-elle rentable ? Oui pour l’agriculture biologique dans la majorité des cas, pas toujours pour les autres référentiels agroécologiques. C’est le résultat auquel parviennent Alice Gremillet et Julien Fosse, de France Stratégie, après avoir évalué les performances environnementales et économiques d’exploitations agroécologiques. Une évaluation basée sur l’analyse des données économiques issues de la littérature scientifique disponible, et de la modélisation d’une exploitation céréalière type.

Pourquoi ? Parce que les exploitations bio réalisent des économies sur les charges, par exemple en engrais, que les prix des produits bio sont plus élevés et moins volatils et qu’une plus grande diversité de productions assure des rendements plus stables. Ces bénéfices font plus que compenser des rendements plus faibles et les charges supplémentaires liées par exemple à la mécanisation du désherbage.