Entre 2009 et 2021, plus de 200 000 hectares d’espaces naturels, agricoles et forestiers ont été utilisés à des fins d’habitats. Les deux tiers l’ont été pour construire des résidences principales.
Quand on parle d’artificialisation des sols, on visualise d’abord des zones commerciales ou des entrepôts édifiés en pleine campagne. Mais l’extension urbaine contribue pour beaucoup au phénomène. Selon une récente étude de l’Institut national des statistiques et des études économiques (Insee), 67,5 % des 300 000 hectares d’espaces naturels, agricoles et forestiers consommés entre 2009 et 2019, soit plus de 200 000 hectares, l’ont été pour la construction de logements. 25,5 % l’ont été pour développer l’activité économique, et le reste pour des usages mixtes (habitat et entreprises).
Pourquoi bâtir autant de logements neufs ? Pour répondre à l’évolution démographique du pays.
Plus de ménages à loger, et plus de maisons individuelles
Sur la même période, la population a augmenté de 4,2 %. La taille des ménages s’est aussi réduite, passant de 2,28 à 2,19 personnes, ce qui fait que, même dans les villes qui conservent un même nombre d’habitants, il faut plus de logements.
Dans les régions les plus attractives, celles du Sud-Ouest par exemple, répondre aux besoins des nouveaux arrivants est d’autant plus difficile que les résidences secondaires s’y multiplient. En outre, les gens aspirent à vivre dans des maisons individuelles.
Pourquoi il faut agir ?
Certains acheteurs peuvent choisir de laisser brute une partie de leurs parcelles. Mais le plus gros des espaces naturels, agricoles et forestiers consommés se retrouve artificialisé pour laisser place à des bâtiments et à leurs voies d’accès.
Les conséquences sont nombreuses : érosion de la biodiversité, aggravation du risque de ruissellement, limitation du stockage de carbone, diminution du potentiel de production agricole, etc. C’est pourquoi la France s’est fixé pour objectif d’atteindre le « zéro artificialisation nette » (ZAN) en 2050. Elle n’y parviendra qu’en allant vers plus de sobriété dans les conversions de parcelles, en faisant notamment plus d’efforts pour enrailler l’explosion du nombre de logements vacants depuis dix ans (+ 31 %).
Logement et artificialisation des sols
La consommation d’espace par l’habitat exerce une pression sur les sols en contribuant à leur artificialisation. (...)
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