L’ensauvagement urbain consiste à laisser la nature s’exprimer dans les villes en limitant l’intervention humaine. Deux écologues montrent les bénéfices de cette approche.
Augmentation du foncier, grignotage de parcelles agricoles, diminution de la végétation… Les transformations du paysage, notamment en ville, contribuent au déclin de la biodiversité. D’après le travail de recherche de deux écologues français, non seulement la santé des citadins en pâtit, mais aussi leur motivation à protéger l’environnement. Après avoir analysé près de 270 articles scientifiques, Simon Chollet et Sébastien Bonthoux proposent une nouvelle approche : l’« ensauvagement urbain ».
Qu’est-ce que l’ensauvagement ?
L’« ensauvagement » est une approche qui a pour objectif de redonner la place aux écosystèmes naturels dans les milieux aujourd’hui transformés par l’homme, et d’en limiter l’intervention. Objectif : laisser la faune et la flore vivre, en toute autonomie.
Ce concept est généralement appliqué dans des zones agricoles abandonnées. Deux chercheurs Français proposent une idée novatrice : l’étendre à des espaces urbains variés, qui va du parc public au jardin de particuliers.
Leur travail de recherche montre l’étendue des bénéfices de l’ensauvagement urbain :
- Pour le cadre de vie citadin, les espaces sauvages urbains aident à diversifier les types d’interaction avec la nature. Leur rapport à l’environnement en est enrichi.
- Pour la diversité des espèces végétales et animales, notamment les insectes, aujourd’hui en déclin.
Une intervention humaine contrôlée
L’approche d’ensauvagement promeut des activités humaines moins interventionnistes et plus attentives aux milieux naturels spontanés. Elle ne signifie pas pour autant de supprimer toute présence humaine. Au contraire, de légères interventions (création de chemins, installation de mobiliers) permettent d’assurer que les espaces sauvages soient agréables à vivre pour les citadins.