À l’heure de l’urgence climatique, mieux consommer pour réduire son bilan carbone devient un enjeu crucial. Mais une étude récente montre que le choix entre la commande en ligne et l’achat en magasin, de façon à émettre moins de CO2, n’a rien d’évident…
L’achat en ligne peut générer lui aussi d’importantes émissions de CO2
L’achat d’une paire de chaussures peut vite tourner au casse-tête (ou au cas de conscience) face aux multiples scénarios possibles et à la comparaison de leurs impacts environnementaux. Certes, se rendre dans un magasin en voiture à plus de 9 kilomètres génère d’importantes émissions de CO2, surtout si on ne se déplace que pour cela. Mais à l’inverse, la commande en ligne (« e-commerce ») est loin de présenter un avantage incontestable et systématique, comme le montre l’étude que viennent de réaliser l’Agence de la transition écologique (Ademe) et le Commissariat général au développement durable (CGDD). En fait, c’est très variable, en fonction d’un grand nombre de facteurs…
De nombreux facteurs pour départager e-commerce et magasin
Ainsi, les impacts environnementaux fluctuent selon les moyens de transport utilisés (et leur degré d’optimisation), l’utilisation ou non d’un emballage de transport, et du comportement des consommateurs en termes de pratiques d’achat et de choix de mode de livraison. Par exemple, si un achat en ligne donne lieu à l’acheminement du produit par avion, le bilan carbone est très élevé. En revanche, si la livraison intervient sans suremballage du produit, le bilan est plutôt compétitif. L’étude montre également que les impacts environnementaux liés directement à la passation de la commande en ligne, ainsi qu’aux différents sites logistiques (entrepôts et plateformes) représentent généralement une contribution assez faible à l’empreinte carbone totale de la livraison. Et contre toute attente, la livraison en point relais ne présente pas d’avantage incontestable par rapport à la livraison à domicile…
Au final, l’intérêt de cette étude est aussi d’identifier des leviers de progrès concernant les déplacements des consommateurs, les emballages, le remplissage des véhicules et les acheminements express en longue distance.