85 % Part du territoire métropolitain exposé à un niveau élevé de pollution lumineuse
Quand on parle de pollution, on pense le plus souvent aux gaz, métaux et substances chimiques diverses qui altèrent la qualité de l’air, de l’eau ou des sols. Mais il existe aussi une pollution provoquée par l’éclairage artificiel…Ainsi, pour répondre aux enjeux de préservation des espèces et des écosystèmes, l’Observatoire national de la biodiversité (ONB) a mis au point un nouvel indicateur : la « proportion du territoire métropolitain fortement impacté par la pollution lumineuse en cœur de nuit ». Cet indicateur permet de mesurer la part du territoire fortement exposée au phénomène de pollution lumineuse induit par l’éclairage artificiel nocturne. Il montre que 85 % du territoire est soumis à un niveau élevé de pollution lumineuse en 2020… et que les régions où il fait encore nuit noire en France métropolitaine sont donc plutôt rares.
Ce constat est préoccupant pour deux raisons : d’une part, la luminosité nocturne intense témoigne d’une grande dépense d’énergie ; d’autre part, la pression lumineuse présente dans la majeure partie du territoire français s’avère particulièrement néfaste pour la biodiversité. L’éclairage artificiel nocturne représente en effet une menace importante pour de nombreuses espèces animales et végétales qui ont besoin d’une alternance entre le jour et la nuit (dérèglement des rythmes biologiques des espèces animales nocturnes, modification de leurs comportements, déplacement perturbé des espèces qui utilisent les étoiles pour s’orienter, etc.). D’autres espèces, qui fuient la lumière, sont contraintes de se limiter à des habitats plus petits et ne peuvent s’épanouir pleinement face à une barrière lumineuse « infranchissable ».