Comme chaque année, à l’approche de Noël, le sapin et les cadeaux apparaissent comme des traditions incontournables pour beaucoup d’entre nous. C’est l’occasion de rappeler qu’il est possible de préparer des fêtes qui impactent moins l’environnement… sans grands efforts.
Quel sapin choisir ?
Il faut cinq à dix ans pour produire un sapin de Noël naturel… qui sera utilisé quelques semaines seulement. Pour limiter son impact environnemental (bilan carbone, pesticides...), des labels et des certifications se sont développés sur le marché, affichant des démarches de gestion durable des forêts ou de cultures plus respectueuses de l’environnement. Par exemple, il existe des sapins issus de l’agriculture biologique, portant le label AB.
Certains peuvent préférer un sapin artificiel en plastique, mais attention : pour que son impact environnemental soit plus faible que celui d’un sapin naturel, il faut le conserver pendant au moins… 20 ans.
Et pourquoi ne pas fabriquer soi-même un sapin décoratif avec par exemple, des matériaux de récupération ?
Mon beau sapin… roi de l’environnement ?
Comment choisir entre un sapin artificiel et naturel ? Voici quelques conseils pour respecter l’environnement durant les fêtes de fin d’année.
Mon beau sapin… roi de l’environnement ? - Nouvelle fenêtreDes cadeaux plus éco-responsables…
Comme le rappelle l’Ademe (Agence de la Transition écologique), il est possible de faire plaisir à nos proches tout en préservant l’environnement, en limitant la consommation de ressources, le bilan carbone et les pollutions diverses. Par exemple, on achètera moins de jouets en plastique et on privilégiera les matières naturelles pour les vêtements. On peut aussi préférer les produits de seconde main reconditionnés.
Et pour emballer les cadeaux, il est recommandé d’éviter les papiers plastifiés, brillants, avec des paillettes qui ne peuvent pas se recycler.
Cadeaux de Noël : comment limiter leurs impacts sur l’environnement ?
Notre-Environnement vous explique comment réduire les impacts environnementaux (émissions de GES, gaspillage de matières premières, pollution…) des cadeaux de (...)
Cadeaux de Noël : comment limiter leurs impacts sur l’environnement ? - Nouvelle fenêtreEt pour réduire le bilan carbone, faut-il acheter en ligne ou en magasin ?
Une étude récente montre qu’il n’est pas simple de départager le commerce en ligne de l’achat en magasin en matière d’émissions de CO2. En effet, les impacts environnementaux fluctuent selon les moyens de transport utilisés (et leur degré d’optimisation), l’utilisation ou non d’un emballage de transport, et du comportement des consommateurs en termes de pratiques d’achat et de choix de mode de livraison. On vous explique tout dans ce podcast de la série « Notre-environnement monte le son ! » :
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Modérateur : Bienvenue dans « Notre environnement monte le son », le podcast du site « Notre environnement » qui est le portail de tous les citoyens qui veulent s’informer sur ce sujet et sur celui du développement durable. Pour ce nouveau rendez-vous, je reçois Stéphane Taszka du Ministère de la Transition écologique et Marc Cottignies de l’Ademe, l’Agence de la Transition écologique. Tous les deux ont conduit une étude sur les impacts environnementaux des livraisons liées au commerce en ligne par rapport aux achats réalisés en magasin. Un sujet qui nous concerne tous !
Modérateur : Bonjour Stéphane Taszka, merci d’être avec nous dans cet épisode. Est-ce que vous pouvez vous présenter brièvement, qui êtes-vous ?
Répondant : Bonjour Annick, je travaille au Ministère de la transition écologique au sein du Commissariat général au développement durable. Les sujets que je traite sont en relation avec les questions d’efficacité énergétique. J’ai développé une expertise en matière de transport et de mobilité.
Modérateur : Vous avez travaillé avec Marc Cottignies qui est avec nous aujourd’hui. Bonjour, même exercice, petit CV express ?
Répondant : Je suis ingénieur au service Transports et Mobilité de l’Ademe depuis une bonne vingtaine d’années. Je mène différents travaux visant à accompagner les acteurs économiques dans la transition écologique, notamment sur le sujet de l’évaluation environnementale de leurs activités et de leurs actions de réduction des impacts.
Modérateur : Revenons sur votre étude à tous les deux sur le bilan carbone de l’e-commerce, qu’est-ce que vous avez cherché à montrer ?
Répondant : Stéphane : les objectifs étaient de réaliser un état des lieux des chaînes logistiques relatives au commerce en ligne en France puis de développer un outil d’évaluation à partir d’un référentiel environnemental qui inclut aussi les achats en magasin. À partir de ces connaissances et des simulations réalisées avec cet outil (ECEL), nous avons pu identifier des bonnes pratiques pour les acteurs économiques et pour les consommateurs, puis documenter et proposer des pistes de politiques publiques.
Modérateur : On sait que le commerce en ligne en France a un poids très important, il représente 14 % du commerce de détail et on estime à 42 millions les Français qui font des achats en ligne. Donc, on comprend bien qu’il y a un impact sur l’environnement. Est-ce qu’on peut le quantifier ?
Répondant : Stéphane : sur la base d’environ un milliard de colis livrés par an, soit deux colis par acheteur et par mois pour lesquels la moyenne d’émission de gaz à effet de serre par colis est probablement de l’ordre de 1 kg CO2, on peut évaluer que l’impact global sur le périmètre de l’étude est probablement de l’ordre de 1 Mt CO2.
Modérateur : Le problème est donc important. Qu’est-ce que nous apprend votre étude ?
Répondant : Stéphane : c’est que l’on ne peut pas avoir d’avis tranché et dire que le commerce en ligne est systématiquement plus vertueux sur le plan environnemental que l’achat en magasin, ni qu’une solution de collecte est meilleure qu’une autre à tous les coups. La réponse dépend de nombreux paramètres.
Répondant : Marc : cela dépend des achats et de leurs conditions de livraison, donc il n’est pas possible de dresser un classement général. Nous avons observé que les postes d’émissions se classent souvent parmi les plus significatifs. Il s’agit du colis lui-même, par exemple l’emballage en carton ainsi que les éléments pour caler les articles dans le colis. Ensuite, de l’acheminement routier depuis l’entrepôt jusqu’à l’agence de livraison, par avion le cas échéant et enfin, le déplacement des consommateurs vers le point de retrait lorsque le colis n’est pas livré à domicile.
Modérateur : Ok Marc Cottignies. Vous avez un exemple pour illustrer ?
Répondant : Oui, effectivement, nous fournissons un exemple en comparant 14 scénarios pour un même achat d’une paire de chaussures. Ces scénarios sont regroupés en trois catégories : achats en ligne avec livraison à domicile, achats en ligne et livraison en point de retrait, et achats en magasin. Les résultats selon l’indicateur « émissions de gaz à effet de serre » varient fortement dans un rapport de 1 à 10, y compris pour une même catégorie. Dans le premier scénario, l’utilisation du carton constituant le colis représente plus de la moitié des émissions du scénario et dans le sixième scénario qui intègre un trajet en avion de seulement 800 km, l’impact de ce trajet d’acheminement représente les ¾ de l’impact du scénario.
Modérateur : On comprend que c’est une étude complexe avec beaucoup de paramètres. Est-ce que l’étude nous aide, nous consommateurs, à revoir nos modes d’achats et nos choix en termes de livraisons ?
Répondant : Stéphane : l’étude n’éclaire pas sur l’impact environnemental des produits que nous consommons, mais sur la manière de les collecter. L’étude et l’outil permettent à des professionnels de déterminer quels sont les meilleurs choix de livraison à proposer aux consommateurs. En parallèle, elle permet aussi de sensibiliser ces derniers sur les choix dont ils disposent : par exemple ne pas commander un produit en plusieurs couleurs et plusieurs tailles, ce qui va générer un retour. Et puis, il est conseillé d’éviter de prendre la voiture quand on va dans un point relais et d’éviter de faire un trajet dédié.
Répondant : Marc : le magasin engendre plus de consommation d’énergie que les entrepôts, mais il bénéficie d’une meilleure massification du transport des marchandises jusqu’au magasin et il nécessite moins d’emballages. Finalement, ce qui va souvent départager les deux solutions, c’est le déplacement du consommateur.
Modérateur : Stéphane Taszka, je vous laisse 30 secondes pour conclure et nous dire qu’elles sont les bonnes pratiques qu’on doit mettre en place pour nos achats ?
Répondant : D’abord, bien réfléchir avant de commander un produit, se renseigner sur les tailles afin de réduire les retours. Dans le cas d’une livraison à domicile ou au travail, s’assurer que l’adresse est la bonne et qu’une personne pourra bien réceptionner le colis au moment de la livraison. Dans les cas d’achats qui nécessitent un déplacement, éviter au maximum l’usage de la voiture et privilégier des modes non polluants comme les transports en commun, la marche ou le vélo. Et puis éviter systématiquement d’acheter sur des sites en ligne qui proposent des livraisons par avion pour lesquels le bilan environnemental est dégradé, notamment certains sites qui proposent de la fast fashion et des produits textiles.
Modérateur : Merci Stéphane Taszka et Marc Cottignies pour cet éclairage sur l’impact carbone des achats en ligne par rapport aux achats en magasin. Pour les auditeurs intéressés par le sujet, votre étude est disponible sur le site « notre environnement » du Commissariat général au développement durable et sur le site « librairie.ademe.fr ». À bientôt pour un prochain épisode.