Les scientifiques de l’INRAE (Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement) étudient l’impact du réchauffement de l’eau et de l’eutrophisation sur les réseaux alimentaires aquatiques. Les prédateurs en eau douce sont menacés, simplifiant les écosystèmes.
Les scientifiques de l’INRAE ont échantillonné 256 lacs et 373 cours d’eau afin d’étudier les effets de l’eutrophisation et de l’augmentation des températures de l’eau sur les réseaux alimentaires aquatiques.
L’impact de l’eutrophisation et du réchauffement de l’eau
Les lacs, leurs ponts et leurs barrages piègent les poissons migrateurs d’eau douce (saumon, anguille, truite) dans leurs cours d’eau. Ces espèces sont alors d’autant plus vulnérables aux facteurs de stress comme le réchauffement de l’eau et l’eutrophisation – un excès de substances nutritives dans les milieux aquatiques.
Des scientifiques de l’INRAE de l’université d’Oxford, de l’université de Sheffield et de l’université Savoie Mont Blanc ont cherché à comprendre l’effet combiné de ces deux facteurs sur la structure des réseaux alimentaires d’eau douce.
Des effets combinés plus intenses
Les scientifiques ont recueilli des données durant plus de 10 ans sur les poissons (taille, nombre, espèce) et la qualité de l’eau (température, charge en matière organique).
Résultat : les milieux aquatiques soumis à la fois à une hausse des températures et à une eutrophisation voient leur nombre de prédateurs en haut de la chaîne alimentaire diminuer. En effet, ils sont plus sensibles au manque d’oxygène. Or, l’eau riche en nutriment et chaude en contient moins.
Les réseaux alimentaires sont ainsi déséquilibrés. L’écosystème d’eau douce, déjà dégradé par l’eutrophisation, est donc mis en péril par le changement climatique.