Occupation du sol suivant la distance à la mer en 2012 et évolution depuis 2006
Mis à jour le | Commissariat général au développement durable
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L’occupation du sol en 2012
L’occupation du sol est spécifique en bord de mer. Cette originalité, importante jusqu’à 2 000 m des côtes, s’estompe progressivement en s’éloignant de la mer. Ainsi, entre 5 000 et 10 000 m de la côte, la répartition des cinq grands types d’occupation du sol est assez proche de la moyenne métropolitaine.
Plus on se rapproche de la côte, plus les territoires artificialisés tiennent une place importante. À moins de 500 m du rivage, ils occupent 28,9 % des terres contre seulement 7,5 % entre 5 000 et 10 000 m de la mer, soit près de 4 fois plus. C’est, par ailleurs, 5 fois plus que la moyenne métropolitaine de 5,5 %.
Le constat est inversé pour les terres agricoles. Elles ne couvrent que 30 % des territoires de bord de mer contre le double entre 5 000 et 10 000 m de la côte, 59,3 %, la moyenne métropolitaine étant de 59,5 %.
Les forêts et espaces semi-naturels couvrent 31,9 % des territoires à moins de 500 m des côtes. C’est proche de la moyenne métropolitaine estimée à 34 %. Entre 500 et 1 000 m des rivages, cette proportion est moindre, avec moins de 26 %.
Ainsi, le bord de mer est caractérisé par une occupation du sol à parts égales entre artificialisation, terres agricoles, et forêts et espaces semi-naturels.
Enfin, les zones humides et surfaces en eau couvrent près de 9 % des territoires à moins de 500 m de la côte. Cette proportion est deux fois plus faible entre 5 000 et 10 000 m des côtes, la moyenne métropolitaine étant seulement de 1 %.
À moins de 500 m de la côte
Les territoires situés à moins de 500 m de la mer montrent des spécificités très fortes. Les zones urbanisées (tissus urbains continus et discontinus) occupent près d’un quart du territoire, 22,6 %. C’est plus de 5 fois plus que la moyenne hexagonale. Ce ratio est de 4 pour les zones industrielles ou commerciales et les réseaux de communication (sites portuaires) et de plus de 10 pour les espaces verts artificialisés (golfs, équipements de loisir...).
Les milieux naturels sont également très présents à moins de 500 m de la côte, à la rencontre entre la terre et la mer. Les espaces ouverts couvrent 7 % de cette bande côtière (plages, dunes, rochers...). C’est 4 fois plus que la moyenne hexagonale. Ce ratio est de près de 3 pour la végétation arbustive et herbacée (landes, maquis, pelouses...). À l’inverse, certains types d’occupation du sol sont sous-représentés en bord de mer. Il s’agit des terres arables, des cultures permanentes (vergers et vignes), des prairies et des forêts. Elles sont trois à quatre fois moins importantes à moins de 500 m des côtes que sur l’ensemble du territoire.
Analyse par façade à moins de 500 m de la côte
La répartition des différents types d’occupation du sol par façade a fait l’objet d’une analyse plus poussée. Les données ont été centrées et réduites puis ont fait l’objet d’une analyse en composantes principales (ACP) et d’une classification ascendante hiérarchique (CAH). Trois groupes de façades homogènes ont été définis.
Le groupe 1 est caractérisé par un très haut niveau d’artificialisation. Il comprend les bord de mer du Nord, de Loire-Atlantique, des Pyrénées-Atlantiques et des Alpes-Maritimes. L’artificialisation y occupe plus de 50 % du territoire. Les terres agricoles sont peu nombreuses, excepté en Loire-Atlantique.
Le groupe 2 est marqué par la forte présence de milieux naturels : forêts, espaces ouverts et/ou zones humides et eaux marines. Il regroupe des départements du sud de la France, en Atlantique et en Méditerranée. Pour les départements du Var, des Bouches-du-Rhône, de l’Hérault, des Pyrénées-Orientales et du Gard, l’artificialisation est importante. Elle est nettement plus faible pour les autres façades : Landes, Corse et Gironde. L’agriculture est peu importante, les forêts étant nombreuses dans les Landes et en Gironde. Les zones humides marines (lagunes et zones humides associées) sont nombreuses dans l’Aude, l’Hérault, les Bouches-du-Rhône et le Gard.
Le groupe 3 comprend les départements allant de la frontière belge à la Vendée, à l’exception du Nord et de la Loire-Atlantique. L’artificialisation est moyenne à assez forte pour l’Ille-et-Vilaine, le Pas-de-Calais, la Vendée, le Calvados et le Morbihan (ordonnée proche de 0 sur la figure 3). L’agriculture est très importante. Les prairies sont nombreuses dans la Somme, la Manche, le Calvados et l’Eure. Les terres arables et les zones agricoles hétérogènes sont surtout présentes en Seine-Maritime, dans la Manche et en Bretagne. Les milieux naturels sont non négligeables dans la Somme, l’Eure et en Vendée (abscisse positive).
Évolution de l’occupation du sol à moins de 10 km de la côte
Analyse globale
10 250 ha ont été artificialisés sur l’ensemble des terres situées à moins de 10 km de la mer entre 2006 et 2012. C’est un peu plus qu’entre 2000 et 2006. Cette surface représente la superficie moyenne de près de 7 communes métropolitaines ou 0,30 % du territoire littoral concerné. En métropole, sur la même période, les terres artificialisées ne représentaient que 0,15 % du territoire. La pression de l’artificialisation a donc été 2 fois plus forte sur les terres situées à moins de 10 km de la mer que sur l’ensemble du territoire.
Sur cette bande littorale, c’est entre 1 000 et 2 000 m de la côte que la progression de l’artificialisation du territoire a été la plus forte de 2006 à 2012. Elle y a représenté 0,44 % du territoire, soit 3 fois plus que la moyenne métropolitaine.
À moins de 10 km de la mer, sur la période 2006-2012, les territoires agricoles ont régressé de près de 8 300 ha et les forêts et milieux semi-naturels de 2 300. À moins de 500 m de la côte, la régression de ces deux types d’occupation du sol est du même ordre. Plus on s’éloigne de la mer, plus l’artificialisation se fait au détriment des terres agricoles.
Analyse par façade
Les quatre façades maritimes ont vu leurs territoires artificialisés s’étendre à moins de 10 km des côtes entre 2006 et 2012.
Ils ont gagné un peu plus de 2 000 ha en Manche Est - mer du Nord, près de 4 000 en Nord Atlantique - Manche Ouest, 1 800 en Sud Atlantique et 2 400 sur le pourtour méditerranéen.
En tenant compte de la part du territoire concerné par ces nouvelles artificialisations, les plus forts taux concernent les façades Nord Atlantique - Manche Ouest (Namo) et Sud Atlantique, avec 0,35 % du territoire côtier artificialisé de 2006 à 2012. L’artificialisation a augmenté de plus de 0,5 % entre 1 000 et 2 000 m de la mer sur la façade Namo. En Sud Atlantique, elle est très faible à proximité de la mer et plus forte à partir de 1 000 m de la côte.
Sur la façade Manche Est - mer du Nord, la part du territoire concerné est de 0,28 %. L’artificialisation est plus forte entre 1 000 et 2 000 m de la côte.
Enfin, en Méditerranée, la part du territoire artificialisé à moins de 10 km de la côte est de 0,24 %. C’est le plus faible taux des quatre façades maritimes. Il est nettement plus élevé en bord de mer que dans les terres (à partir de 2 km de la côte).
Dans le détail, la progression de l’artificialisation est forte en bord de mer dans le Nord, les Pyrénées-Orientales et les Bouches-du-Rhône. Cette pression est élevée de 1 000 à 5 000 m de la mer dans de nombreux départements de la frontière belge au Pays basque, excepté dans la Somme, l’Eure et la Manche. Elle est également élevée sur cette bande de territoire dans les Pyrénées-Orientales et dans les Bouches-du-Rhône. Enfin, elle est faible à moyenne sur l’ensemble du territoire étudié dans la Somme, l’Aude, le Gard, l’Hérault, les Alpes-Maritimes et la Haute-Corse.
Méthodologie
Les deux indicateurs pris en compte sont l’occupation du sol sur le littoral en fonction de la distance à la mer en 2012 et son évolution depuis 2006. Ils sont calculés avec CORINE Land Cover (CLC), base de données géographiques présentant l’inventaire de l’occupation du sol en 44 postes regroupés en 5 grands types : territoires artificialisés, terres agricoles, forêts et milieux semi-naturels, zones humides, surfaces en eau.
L’analyse porte sur le territoire littoral situé à moins de 10 km de la mer. Celui-ci a été découpé en bandes successives : de 0 à 500 m de la mer, de 500 à 1 000 m, de 1 000 à 2 000 m, de 2 000 à 5 000 et de 5 000 à 10 000 m.
Cet indicateur permet de s’affranchir des différences de taille des communes littorales, leur superficie allant de 0,6 km² pour l’Île de Sein à près de 760 km² pour Arles. Il est complémentaire à l’indicateur portant sur l’occupation du sol des communes littorales.
La base CLC, définie à l’échelle du 100 000ème, ne prend en compte que les entités ayant une surface supérieure à 25 ha et les changements d’occupation du sol supérieurs à 5 ha. Son utilisation donne donc les grands traits des changements affectant le littoral, elle ne permet toutefois pas, par exemple, d’analyser le mitage du territoire rural ou périurbain.
Auteur : Service de la donnée et des études statistiques (SDES).
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