Bilan 2010-2020 et perspectives à l’horizon 2030 de l’évolution des sites humides emblématiques
Mis à jour le | Commissariat général au développement durable
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Interrogés sur l’évolution générale des sites entre 2010 et 2020, les référents ont également été invités à dresser des perspectives d’avenir pour les sites entre 2020 et 2030 et préciser les facteurs naturels ou anthropiques qui conduiront à leur évolution positive ou négative.
Des sites qui se sont globalement dégradés entre 2010 et 2020 mais qui tendent à s’améliorer
D’après les référents, tous critères confondus (état et étendue, activités humaines, problématiques hydrauliques et hydrologiques, liées aux espèces exotiques envahissantes et indigènes à fort développement, effets potentiels du changement climatique, etc.), près de la moitié des 154 sites évalués se sont partiellement ou fortement dégradés entre 2010 et 2020. 32 % des sites sont estimés stables et 21 % ont vu leur état s’améliorer. Aucun site n’a été jugé en très nette amélioration.
Les sites de vallées alluviales sont ceux qui se sont le plus dégradés sur la période 2010-2020 (55 % des sites). Selon les référents, la moitié des sites de massif à tourbières sont restés stables alors que les sites du littoral atlantique, de Manche et mer du Nord se sont comportés de façon plus variable (55 % des sites dont l’état s’est dégradé et 33 % dont l’état s’est amélioré).
La comparaison de ces résultats à ceux des précédentes campagnes d’évaluation (1990-2000 & 2000-2010) montre que la proportion de sites dont l’état général s’est dégradé tend à diminuer au profit des sites pour lesquels la situation s’améliore. Alors que seuls 10 % des sites s’était globalement améliorés entre 1990 et 2000, 21 % l’ont été entre 2010 et 2020. Cette dynamique peut s’expliquer par une meilleure prise en compte des sites à forts enjeux dans les dernières évaluations (site Ramsar notamment), par l’efficacité des politiques publiques en matière de protection des zones humides mises en œuvre et par l’émergence de projets à l’échelle territoriale dont les effets commencent à se faire sentir sur ces trois dernières décennies.
Lors de l’évaluation de 2010, les retours des référents avaient permis de dresser des perspectives pour la période 2010-2020. Leurs prévisions se sont avérées plus pessimistes que la situation ne l’a finalement été : ainsi alors que pour 57 % des sites évalués une dégradation générale de leur état était attendue, l’évaluation 2010-2020 a montré que cette part s’établissait in fine à 47 %. La proportion de sites dont l’évolution de l’état est jugée stable avait également été sous-estimée (+9 points pour la situation réelle 2010-2020). Seule la part de sites dont l’état s’est améliorée s’est avérée proche de la réalité (+1 point).
Une majorité de référents se montrent prudents sur l’avenir des sites humides emblématiques à l’horizon 2030 et un quart sont optimistes
Les référents se sont exprimés, par ailleurs, sur l’avenir de ces sites sur la période 2020-2030. Plus de la moitié d’entre eux considèrent qu’il sera incertain alors que pour 26 % il sera favorable.
Le changement de pratiques agricoles (disparition des prairies humides, abandon de l’élevage extensif), le dérèglement climatique et une gestion hydraulique inadaptée sont les trois principales causes qui, selon eux, pourraient nuire à l’évolution de l’état de ces sites.
Selon les référents, une dynamique plus favorable à l’horizon 2030 pourrait être favorisée par une prise de conscience plus forte par l’ensemble des acteurs des enjeux liés aux zones humides, par la mise en place d’une gestion adaptée sur les sites par les collectivités ou les Conservatoires, dans le cadre de politiques européennes et nationales (Natura 2000, RNN, RNR, etc.) et par un renforcement de la sensibilisation et de la communication auprès du grand public.
L’incertitude est concentrée sur les territoires où la pression est la plus forte. Les sites ultramarins sont particulièrement concernés de par leur isolement géographique. Les référents considèrent que 65 % de ces sites ont un avenir incertain. Les référents dressent un constat similaire pour les sites de plaines intérieures et de vallées alluviales où l’état général est à ce jour le plus préoccupant (voir la thématique ‘Etat et étendue’). L’avenir des sites de massif à tourbières et du littoral méditerranéen, semble être plus favorable.
Au cours de ces trois dernières campagnes, les référents ont dressé des perspectives majoritairement incertaines ; la proportion des sites dans cette situation est en hausse par rapport aux précédentes évaluations (40 % pour les perspectives 2000-2010 contre 52 % pour les perspective 2020-2030). À l’inverse, la part de sites qui se stabilise tend a diminué (de 28 à 12 %). Les pressions grandissantes alliées aux nombreuses mesures mises en œuvre ces dernières années à l’échelle internationale, européenne, nationale et locale les rendent optimistes ou dans l’incapacité de se prononcer.
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