Les activités humaines en sites humides emblématiques et en périphérie
Mis à jour le | Commissariat général au développement durable
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Dans le cadre de l’évaluation, les référents devaient préciser les activités humaines s’exerçant sur le site ou dans sa périphérie immédiate. Une liste prédéfinie de 28 activités pouvant être complétée figurait dans le questionnaire. Ces activités ont été réparties dans 5 groupes (Urbanisation, industrie, exploitation du milieu/Cultures, agriculture, sylviculture, pisciculture/Loisirs, tourisme/Activités conservatoires, pédagogiques, scientifiques/Activités militaires).
Des activités en constante progression
En 2020, sur les 161 sites humides emblématiques évalués en métropole, 15 activités humaines sont recensées en moyenne. Les sites du littoral atlantique, de la Manche et de la mer du Nord figurent parmi ceux qui concentrent le plus grand nombre d’activités (16 en moyenne). À titre d’exemple, le site du Marais poitevin est concerné par 28 activités. Les sites ultramarins sont plus épargnés avec 7 activités présentes en moyenne. Un site semble même être à ce jour dépourvu d’activités (zones humides d’altitude de la caldeira de la Montagne Pelée).
Au vu des résultats de la précédente campagne, en 2010, cette pression sur les sites humides était moindre : en moyenne, 13 activités en métropole et 6 en outre-mer.
L’urbanisation (35 %), l’agriculture (30 %) et le tourisme (22 %) sont les trois postes principaux d’activités relevés sur les sites de métropole et d’outre-mer. Les activités conservatoires, pédagogiques et scientifiques sont moins présentes (12 %) tout comme les activités militaires qui demeurent marginales (1 %).
Les activités liées à l’urbanisation, à l’industrie et à l’exploitation du milieu sont retrouvées majoritairement sur les sites de vallées alluviales (38 %) alors que les sites ultramarins et les plaines intérieures semblent, eux, plus épargnés (30%). Les activités liées à l’agriculture, la sylviculture et la pisciculture sont présentes plus fréquemment sur les sites de plaines intérieures (34 %) contrairement à ceux des Outre-mer (21 %). Enfin, la part des activités touristiques et de gestion conservatoires, pédagogiques et scientifiques en outre-mer se distingue très nettement des autres typologies (respectivement 31 % et 18 %).
Sur les 189 sites évalués en 2020, bien qu’ils soient en majorité suivis et bénéficient d’actions de conservation (92 % des sites), les pressions exercées sur ces territoires sont nombreuses. L’omniprésence du tourisme et des activités de loisirs se confirme. Constatées lors des 2 précédentes évaluations décennales (2000, 2010), elles représentent en 2020 les activités les plus fréquemment rencontrées (88 %). Viennent ensuite la chasse (87 %), la pêche (86 %), et la navigation de plaisance (60 %). Les pratiques agricoles dominent également le paysage avec le pâturage (85 %), l’élevage (81 %) et les cultures (77 %). La création de voies de communication (63 %) et l’urbanisation (59 %) rencontrées également sur les sites du littoral et des vallées alluviales conservent une place importante.
Connaitre l’emprise des activités humaines sur un site et définir leur intensité permet, par ailleurs, de mieux appréhender les impacts environnementaux que peuvent générer ces pressions sur les milieux d’une part, et d’élaborer la meilleure stratégie à adopter pour en limiter leurs impacts d’autre part. Ces activités peuvent être présentes soit de façon diffuse sur l’ensemble des sites (cas de la production de culture en métropole et de l’urbanisation en outre-mer) ou de façon localisée (cas des prélèvements en eau pour l’irrigation ou l’alimentation du bétail en métropole et en outre-mer).
Une extension des activités très hétérogène
L’évolution d’une activité peut se mesurer en termes de progression surfacique sur un site humide. Au sein de chaque site évalué, une augmentation, une stabilisation voire une déprise de ces activités peut être constatée. Ces activités exercent un impact plus ou moins intensif en fonction de leur nature. Sur la période 2010-2020, le tourisme et les activités de loisirs confirment leur très forte progression, 76 % des sites ayant vu augmenter ces activités sur cette période. Confortée dans sa dynamique, l’urbanisation a connu une augmentation sur 66 % des sites évalués. L’agriculture biologique, agriculture plus vertueuse que l’agriculture traditionnelle, suit une tendance similaire en arrivant en seconde position (72 % des sites) alors que l’agriculture intensive semble connaître une légère inflexion. D’autres activités liées à la construction de routes, de voies ferrées ainsi que celles liées à la chasse semblent s’être stabilisées alors que celles liées à l’exploitation de la tourbe et du roseau, l’élevage, la pisciculture et l’aquaculture ont, elle, diminué nettement.
Pour limiter les effets de ces pressions cumulées sur ces espaces menacés, les acteurs du territoire (administrations, collectivités, structures gestionnaires de sites, scientifiques) se mobilisent et mettent en œuvre des actions de protection, de gestion des milieux et de sensibilisation du public. Sur les sites évalués, 62 % ont vu les activités de gestion conservatoire et 56 % les activités pédagogiques, scientifiques et culturelles, progresser.
L’examen de l’indice de pression permet d’apprécier la pression de ces activités sur le site. En 2020, 71 % des sites du littoral atlantique de la Manche et de la mer du Nord et 69 % des sites de massif à tourbières connaissent une pression forte à très forte. Cette tendance est similaire à celle de la précédente campagne.
Nota : L’indice de pression intègre l’étendue, le nombre et l’intensité des activités humaines. Sont exclues les activités conservatoires, pédagogiques, scientifiques et culturelles. Les indices de pressions sont exprimés en % d’une zone théorique qui regrouperait toutes les activités les plus étendues et les plus intensives. L’indice est calculé suivant 5 classes de pressions : Pression faible (0 à < 10 %), Modérée (10 à< 20 %), Moyenne (20 à < 30 %), Forte (30 à < 40 %) et Très forte (40 % et plus).
15 sites présentent un indice de pression supérieur à 50 % en 2020 (6 de vallées alluviales, 5 du littoral atlantique de la Manche et de la mer du Nord, 2 du littoral méditerranéen et un d’outre-mer et de plaine intérieure). L’estuaire de la Gironde, le Marais poitevin et l’île d’Oléron représentent les sites dont l’indice est le plus fort.
Des activités périphériques sous surveillance
Connaître le type d’activités qui se sont récemment implantées en périphérie des sites permet de mieux évaluer les pressions indirectes que subissent ces sites au sein de leur bassin versant mais également ce qui pourrait constituer de nouvelles pressions dans un avenir proche. Les référents ont été interrogés sur les activités humaines qui se sont développées dans un rayon de 5 kilomètres autour du site sur la période 2010-2020. Il ressort que l’urbanisation, l’industrie et l’exploitation du milieu (33 %) ainsi que la production de cultures, la sylviculture et la pisciculture (32 %) constituent les principales activités périphériques.
Concernant les impacts significatifs de ces activités humaines sur la période 2010-2020, il ressort de l’évaluation que la production de culture (9 %), le tourisme et les activités de loisir (7 %) ainsi que la chasse (7 %) sont celles qui ont eu un rôle déterminant dans la dynamique des sites humides emblématiques. Selon les référents, les activités liées aux cultures ont majoritairement impacté les sites de plaines intérieures et de vallées alluviales, celles liées au tourisme, les sites d’outre-mer, du littoral méditerranéen et de massifs à tourbières et celles liées à la chasse, les sites du littoral atlantique, de Manche et de mer du Nord.
Questionnés sur le type d’activités avoisinantes qui seraient susceptibles de progresser à l’horizon 2030, les référents estiment que :
- l’urbanisation, les activités liées à l’industrie et à l’exploitation du milieu domineront toujours le paysage environnant (36 % des sites) ;
- le tourisme et les loisirs, la production de culture ou encore les prélèvements en eau représenteront les activités qui auront un impact déterminant ces dix prochaines années.
Les sites en mauvais état sont le plus généralement ceux où le nombre d’activités est fort
Parmi les nombreux facteurs susceptibles d’affecter l’état écologique des milieux que les sites concentrent, les activités humaines jouent un rôle prépondérant. Le croisement de la part des sites dont les milieux sont en mauvais état écologique avec le nombre d’activités présentes met en exergue l’impact d’une pression cumulée sur un territoire. Sur l’ensemble des sites évalués, la part des sites dont l’état écologique des milieux est en mauvais état augmente avec le nombre d’activités présentes. En effet, lorsque le site recense moins de 10 activités, seuls 20 % des sites ont des milieux dont l’état est mauvais alors que cette proportion passe à 42 % lorsque le site concentre plus de 19 activités. Les sites de plaines intérieures et de vallées intérieures semblent particulièrement concernés par cette tendance.
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