Les effets potentiels et perçus du changement climatique
Mis à jour le | Commissariat général au développement durable
Partager la page
Afin de mieux appréhender l’impact du changement climatique sur une zone humide, il est nécessaire de bien connaître les mécanismes impliqués dans son fonctionnement. Certains milieux humides dépendent majoritairement des précipitations dans leur alimentation en eau alors que d’autres connectés aux nappes phréatiques sont moins exposés. La composante socio-économique joue également un rôle déterminant dans l’équilibre de ces milieux qui résultent à la fois de l’hydrogéomorphologie, de conditions écologiques, du mode d’occupation du sol et de l’exploitation qu’en font les sociétés. Le projet EXPLORE 2070 qui vise à mettre en évidence les conséquences probables du changement climatique sur les zones humides en proposant des mesures d’adaptation pour réduire le niveau de vulnérabilité illustre ces interactions.
Un impact grandissant des phénomènes liés au changement climatique observé particulièrement sur le littoral
Selon les référents, le changement climatique semble avoir eu un impact sur l’évolution d’une majorité de sites évalués. En effet, 64 % d’entre eux (soit 121 sites de métropole et d’Outre-mer) ont observé des évolutions pouvant être liées à des phénomènes résultant du changement climatique, 8 % n’en n’ont pas observé. Lors de la précédente campagne 2000-2010, 51 % des sites étaient concernés par ces phénomènes.
En moyenne, 6 phénomènes ont été observés sur l’ensemble des sites. Les sites du littoral atlantique, de Manche et mer du nord et du littoral méditerranéen semblent être les plus affectés par le changement climatique (respectivement 7,9 et 7,8 phénomènes) alors que les territoires ultramarins concentrent le moins de phénomènes (4,9 phénomènes). L’intensité des tempêtes accompagnée par une plus forte pluviométrie et des variations thermiques saisonnières favorisent l’érosion des côtes françaises et rend le littoral particulièrement vulnérable. On estime que sous l’effet du changement climatique, 25 % des côtes sont aujourd’hui soumis au phénomène d’érosion côtière.
La baie de Somme et ses marais associés (16 phénomènes observés), la baie de l’Authie et ses marais associés, Brouage et Camargue orientale (14 phénomènes observés) sont les sites de métropole pour lesquels les référents ont fait remonter le plus de phénomènes. En Outre-mer, les sites de Basse Mana en Guyane (13 phénomènes observés), la baie de Boueni et la vasière des Badamiers à Mayotte (10 phénomènes observés) ont recensé un nombre élevé de phénomènes.
Ces phénomènes ont été classés en 5 catégories :
- Phénomènes liés aux espèces : installation d’espèces exotiques envahissantes, évolution du cortège d’espèces indigènes, perte d’habitats ou d’espèces, etc.
- Qualité de l’eau : altération physico-chimique, hausse de la température, etc.
- Phénomènes hydrologiques : modification du fonctionnement hydrologique, etc.
- Phénomènes climatiques : phénomènes climatiques exceptionnels, assèchement du milieu, etc.
- Modifications physiques : recul des plages, maritimisation des lagunes, etc.
Ceux liés aux espèces ont été majoritairement cités sur l’ensemble des typologies avec 2,2 phénomènes en moyenne. Cette même situation avait été relevée lors de la précédente évaluation. Les phénomènes liés à la qualité de l’eau prédominent également sur l’ensemble des typologies de sites humides avec 1,8 phénomène en moyenne.
Des phénomènes liés au changement climatique perçus majoritairement sur l’ensemble du site
Les impacts du changement climatique ont des effets cantonnés à certaines zones ou beaucoup plus diffus sur l’ensemble du site humide. Selon les référents, 55 % des phénomènes observés concernent sont d’ampleur général et 29 % sont localisés. Les sites du littoral (méditerranéen et atlantique, Manche et mer du Nord) sont ceux pour lesquels l’ampleur est la plus généralisée avec respectivement 58 % et 57 % des réponses. L’ampleur des phénomènes est plus mitigée sur les sites d’outre-mer (44 % généralisée et 43 % localisée).
En métropole
En métropole, les phénomènes climatiques exceptionnels sont les plus cités (92 sites) ; leur ampleur est majoritairement généralisée. La problématique liée aux espèces exotiques envahissantes (83 sites) et la modification du fonctionnement hydrologique (82 sites) avec une ampleur majoritairement globale sont remontées fréquemment.
En outre-mer
Abritant des écosystèmes sensibles, les territoires ultramarins sont particulièrement concernés par l’évolution du climat. Les sites d’Outre-mer sont sujets à des températures moyennes plus élevées, à des régimes de précipitations plus fortes et des saisons marquées par des périodes de pluies intenses. Pour les sites évalués, l’assèchement du milieu (11 sites), présent à la fois de façon globale et locale sur le site, la hausse de la température de l’eau et la modification du fonctionnement hydrologique (10 sites) dont l’ampleur est jugée générale ont été les trois principaux phénomènes cités.
Les évènements climatiques extrêmes sont ceux ressentis avec l’intensité la plus forte
Questionnés sur le degré d’intensité des phénomènes liés au changement climatique, les référents considèrent qu’ils ont été majoritairement intenses sur la dernière décennie (42 % des réponses citent des phénomènes intenses contre 34 % peu intenses). Plus de la moitié des réponses traduisent une forte intensité des phénomènes liés au changement climatique pour les sites d’Outre-mer. Cette proportion est moins vraie pour les sites du littoral atlantique, de la Manche et de la mer du Nord et les sites de massif à tourbières dont 37 % des réponses concernent une forte intensité.
En métropole
En métropole, les phénomènes climatiques exceptionnels sont prépondérants (89 sites). Pour 70 % des sites concernés, leur impact est considéré comme fort. Le changement climatique semble avoir aussi un impact significatif sur la qualité des eaux et l’hydrologie des sites. La modification du fonctionnement hydrologique (79 sites) où l’intensité du phénomène reste élevée (56 % des sites), l’assèchement du milieu (78 sites) ou encore la hausse de la température de l’eau (73 sites) sont fréquemment évoqués par les référents. En se positionnant à la troisième place des phénomènes les plus cités (79 sites), la problématique liée aux espèces exotiques envahissantes semble largement présente sur les territoires. Ce phénomène était peu mentionné lors de la précédente campagne 2000-2010. Il fait écho à une situation alarmante aujourd’hui reconnue selon laquelle les espèces exotiques envahissantes progressent sur le territoire. Depuis 1979, un département de métropole compte en moyenne 6 espèces exotiques envahissantes de plus tous les dix ans.
En outre-mer
Sur les sites ultramarins, quatre problématiques dominent dont l’intensité est variable : hausse de la température, modification du fonctionnement hydrologique et assèchement du milieu, phénomènes climatiques exceptionnels.
Ouvrir l'horizon
- Mobilité : quelles aides en 2023 pour réduire nos émissions de CO2 ?
- Nouvelles maladies infectieuses : quels liens avec les atteintes à la biodiversité ?
- Notre alimentation, c’est combien de gaz à effet de serre (GES) ?
- Chiffres clés du climat – France, Europe et Monde – Édition 2023
- Sports de nature : préservez l’environnement en partageant vos itinéraires !
- Une appli pour suivre les indicateurs du développement durable de son territoire
- Limites planétaires
- Comment réussir son compost ?
- Comment jardiner en préservant la biodiversité ?
- Comment économiser efficacement l’eau et l’énergie chez soi ?
- Changement climatique : une plateforme de Météo France pour se projeter en 2050
- Terres rares, aimants permanents : comment pourvoir aux besoins pour réussir la transition énergétique ?