Évolution de la qualité bactériologique des produits de la mer (coquillages)
Mis à jour le | Commissariat général au développement durable
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Chiffres-clés 2020
397 points de suivi de la qualité bactériologique de coquillages dont 26 % de bonne qualité et 66 % de qualité moyenne
Analyse générale
Le milieu littoral est soumis à de multiples sources de contamination d’origine humaine ou animale : eaux usées urbaines, ruissellement des eaux de pluie sur de zones agricoles, faune sauvage. En filtrant l’eau, les coquillages concentrent les micro-organismes qu’elle contient. Aussi, la présence dans les eaux de bactéries ou virus potentiellement pathogènes pour l’homme (Salmonella, Vibrio spp., norovirus, virus de l’hépatite A) peut constituer un risque sanitaire lors de la consommation de coquillages (gastro-entérites, hépatites virales).
En 2020, le REseau de contrôle MIcrobiologique des zones de production de coquillages (REMI) s’est appuyé sur 397 points de suivi répartis dans 302 zones de production conchylicoles. La qualité microbiologique est estimée de bonne qualité (A) pour 26 % des points, de moyenne qualité (B) pour 66 % de points, de mauvaise qualité (C) pour 6 % de points et de très mauvaise qualité (D) pour 2 % de points.
Depuis 1991, le nombre de points de suivi a doublé en passant de 197 sur la période 1989-1991 à 397 en 2018-2020. Sur l’ensemble du territoire littoral, la façade Nord Atlantique - Manche Ouest est celle qui a toujours compté le plus grand nombre de points de suivi.
L’évolution générale de la qualité montre un état microbiologique des coquillages dans les zones de production satisfaisant. La proportion de points de suivi en bonne et moyenne qualité est supérieure à 90 % pour 22 des 30 périodes considérés (1991 à 2020).
Qualité microbiologique des points REMI en 2018-2020
Le REMI, REseau de contrôle MIcrobiologique des zones de production de coquillages, permet la surveillance sanitaire des zones de production exploitées par les professionnels sur la base du dénombrement, des Escherichia coli dans les coquillages vivants (voir méthodologie).
Sur la période 2018-2020, les dénombrements d’Escherichia coli ont permis d’évaluer la qualité microbiologique de 397 points du littoral français métropolitain, répartis sur 302 zones de production conchylicoles (une zone pouvant être suivie par un ou plusieurs points de surveillance) : 125 points surveillent les zones de production des bivalves fouisseurs (coques, palourdes, …) et 272 points les zones de production des bivalves non fouisseurs (huîtres et moules).
La qualité microbiologique des 397 points de contrôle bactériologique de coquillages se reparti comme suit :
bonne pour 105 points ( 26 %) ;
moyenne pour 260 points ( 66 %) ;
mauvaise pour 23 points (6 %) ;
très mauvaise pour 9 points (2 %).
Figure 1. Qualité microbiologique des points de surveillance REMI par groupe de coquillages en 2018-2020
Le classement et la surveillance des zones sont propres à un groupe de coquillages. Ces groupes sont définis réglementairement (arrêté du 6 novembre de 2013) et permettent de refléter la capacité différentielle des coquillages à se contaminer et à se décontaminer.
D’une manière générale, les profils de contamination des points de surveillance des bivalves fouisseurs sont davantage dégradés (18% en qualité mauvaise à très mauvaise) que ceux des bivalves non fouisseurs (3 % en qualité mauvaise à très mauvaise). Cependant, la majorité des points de suivi présente pour les deux groupes de coquillages une qualité moyenne (70 % pour les fouisseurs, et 64 % pour les non fouisseurs).
L’analyse par façade maritime montre que la qualité bactériologique des zones de productions des coquillages reste bonne ou moyenne pour plus de 90 % de points de suivi localisées sur les façades Manche-Mer du Nord, Nord Atlantique - Manche Ouest et Sud-Atlantique. Sur ces trois façades, les points de suivi classés en qualité moyenne varient entre 53 et 76 % et ceux en bonne qualité entre 14 et 45 %. Sur l’ensemble du territoire, la façade Nord Atlantique - Manche Ouest est celle qui compte le plus grand nombre de points de surveillance (237 points répartis sur 170 zones de production).
La façade Méditerranée présente le profil de qualité le plus dégradé avec 36% de points de surveillance classées en mauvaise et très mauvaise qualité. Cette façade est néanmoins celle présentant le plus faible nombre de points de suivi (36 points répartis sur 31 zones de production).
Figure 2. Qualité microbiologique des points de surveillance REMI par façade maritime entre 2018-2020
Évolution de la qualité microbiologique
Entre 1991 et 2020, le nombre de points pour lesquels il est possible d’estimer la qualité microbiologique a doublé en passant de 197 sur la période 1989-1991 à 397 en 2018-2020. Cette augmentation s’explique pour deux raisons principales : la première est liée au traitement méthodologique des données. En effet, seules les données historiques correspondant aux points actuellement suivis dans le cadre du REMI ou dont le suivi s’est arrêté récemment sont prises en compte. La deuxième raison est liée à l’amélioration de la surveillance dans certains secteurs, où un effort important est engagé depuis plusieurs années pour récupérer des échantillons sur des points difficiles d’accès, ce qui permet alors de disposer des données en nombre suffisant pour estimer la qualité.
Figure 3. Évolution de la qualité microbiologique des points REMI entre 1991 et 2020
Bien que les zones de production et les points de suivi aient pu changer au cours du temps, l’exploitation des données issues du réseau REMI permet d’avoir une appréciation générale de la qualité depuis l’origine de sa mise en place. Ainsi, sur l’ensemble de la période, il apparait que l’état microbiologique des coquillages dans les zones de production est en bonne et moyenne qualité pour plus de 90 % de points de suivi sur 22 des 30 périodes considérés. La part des points de suivi classés en qualité moyenne reste majoritaire (supérieure à 59 %).
Les années les plus défavorables en termes de qualité se trouvent entre 1993-1995, 2007-2010, 2013 et 2014. Au cours de ces années, plus de 10 % de points de surveillance ont été classés en qualité mauvaise et très mauvaise. En moyenne, depuis 1991, la proportion de points en mauvaise et très mauvaise qualité est de 6 et 3 % respectivement.
Analyse par façade maritime
Depuis la mise en place du réseau de contrôle microbiologique dans les zones de production conchylicole, la façade Nord Atlantique - Manche Ouest a toujours compté le plus grand nombre de points de suivi. Ce nombre a plus que doublé depuis 1991 pour atteindre, en 2020, 237 points, soit 60 % de la totalité des points du réseau. Sur cette façade, la part des points en bonne et moyenne qualité est supérieure à 90 % pour 21 des 30 périodes de suivi. La proportion de points de mauvaise et très mauvaise qualité reste, en moyenne, autour de 6 et 2 % respectivement.
Sur la façade Manche-Mer du Nord, le nombre de points de suivi a augmenté de 35 % sur les 30 années de suivi. La part des points en qualité moyenne reste majoritaire (entre 62 et 88 %) tandis que celle des points en qualité bonne, mauvaise et très mauvaise varient de manière discontinue. Les périodes les plus défavorables se trouvent entre 1993-1996, 2009, 2013 et 2014. Au cours de ces années, la façade Manche-Mer du Nord comporte plus de 20 % de points de surveillance en qualité mauvaise et très mauvaise.
Figure 4. Évolution de la qualité microbiologique des points REMI entre 1991 et 2020 par façade maritime
La façade Sud-Atlantique se démarque des 3 autres façades du fait du très faible nombre de points en mauvaise et très mauvaise qualité (1 % en moyenne entre 1991 et 2020). La part de points en bonne et moyenne qualité est supérieure à 95 % pour chacune des 30 périodes considérées. Sur cette façade, le nombre de points de suivi a augmenté de 41 % entre 1991 et 2020.
La façade méditerranéenne comporte moins de points de suivi que les trois autres façades. Sur la première décennie de surveillance, le nombre de points est restreint (autour de 11 points) puis augmente progressivement jusqu’à atteindre 36 points en 2020. Cette augmentation s’explique par l’effort d’échantillonnage engagé depuis 2005 pour les bivalves fouisseurs qui a commencé à porter ses fruits en 2007 (période 2005-2007). Cependant, l’augmentation du nombre de points surveillés s’est accompagné d’une augmentation de points de qualité mauvaise à très mauvaise, atteignant 13 points en 2020, soit 36 % de points de suivi.