Trafic de passagers dans les ports maritimes français en 2014 et évolution depuis 2000
Mis à jour le | Commissariat général au développement durable
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Les activités maritimes telles que la pêche et la construction navale peinent à se maintenir. Le transport maritime de marchandises se trouve, quant à lui, face à une mondialisation de plus en plus poussée des économies. Ces activités maritimes structurent pourtant fortement l’économie des communes du bord de mer et sont une marque identitaire forte du littoral. Elles permettent, par ailleurs, de diversifier l’économie nettement marquée par l’empreinte de la sphère d’économie présentielle en maintenant un tissu industriel important dans et autour des zones portuaires. Le transport maritime est le mode de transport le plus important pour les marchandises. Pour le transport de passagers, la situation est plus nuancée. Il est fortement concurrencé par le transport aérien, dont les vols low coast, ou la construction de ponts et de tunnels, comme le tunnel sous la Manche. Il subsiste tout de même dans deux créneaux importants : les traversées courtes régulières (ferries) et les croisières.
Analyse générale
En 2014, les ports maritimes français ont accueilli près de 32 millions de passagers. Les ports de Calais et Dunkerque, concentrent plus de la moitié du trafic, principalement avec le trafic trans-Manche de ferries. Le pourtour méditerranéen en représente près de 40 % avec les ferries (Corse / continent et France / Afrique du Nord), et, depuis quelques années, avec les croisiéristes. Leur nombre est en forte augmentation dans les ports de Paca, notamment à Marseille.
De 2000 à 2014, le trafic maritime de passagers en ferries a diminué de 10 % dans les ports étudiés. Cela s’explique surtout par le report d’une partie du trafic maritime trans-Manche vers l’Eurotunnel. En parallèle, le nombre de croisiéristes augmente sensiblement. Avec ces deux trajectoires opposées, le trafic maritime de passagers est quasi stable depuis 2000.
Évolution du trafic
De 2000 à 2014, le trafic de passagers est quasi stable dans les ports maritimes étudiés. Il augmente de 3 %. Cela s’explique par l’évolution opposée du trafic des ferries et des bateaux de croisière. Le nombre de passagers utilisant des ferries diminue de 10 % sur cette période alors que celui des croisiéristes croit très fortement, x2,7 pour les escales au cours d’une croisière et x3,7 pour les départs ou fins de croisière.
Ainsi, sur le panel des ports étudiés, la part des croisiéristes sur l’ensemble des passagers est multipliée par trois de 2000 à 2014. Elle passe de 6 à 18 %.
Répartition du trafic maritime de passagers en 2014
En 2014, on a compté près de 32 millions de passagers dans l’ensemble des ports maritimes français. Quatre sur cinq ont pris un ferry et un sur cinq un bateau de croisière. On a ainsi comptabilisé 6,1 millions de croisiéristes cette année-là pour 25,7 millions de passagers en ferry.
La moitié des passagers ont transité par des ports situés sur la façade Manche Est - mer du Nord et près de 40 % par des ports méditerranéens. Les deux autres façades maritimes métropolitaines, Nord Atlantique - Manche Ouest et surtout Sud Atlantique, ne représentent que de faibles parts de passagers, tout comme les départements d’outre-mer.
En 2014, la façade Manche Est - mer du Nord a concentré 60 % des passagers prenant un ferry, le pourtour méditerranéen 30 %. Cela correspond aux grandes routes maritimes entre la France, le Royaume-Uni, l’Irlande ou le Maghreb, et le continent et la Corse. L’outremer ne représente que 4 % du total et la façade Nord Atlantique - Manche Ouest 6 %, en absorbant une partie des correspondances entre la France et le Royaume-Uni ou l’Irlande.
Les ports de Méditerranée sont importants pour les croisières avec les trois quarts du trafic. La façade Manche Est – mer du Nord un peu plus du dixième du trafic, tout comme l’outremer.
Pour les croisières comme pour les ferries, la façade Sud Atlantique représente une très faible part du transport de passagers : aucun ferry et moins de 1 % des croisiéristes.
Détail de la répartition du trafic maritime de passagers en 2014
Le trafic maritime de passagers, en ferry ou en croisière, varie fortement suivant les départements littoraux.
Principale porte d’entrée maritime vers le Royaume-Uni, le Nord et le Pas-de-Calais ont totalisé plus de la moitié des passagers en ferry en 2014. Les autres départements littoraux du nord de la France sont également concernés : la Seine-Maritime (530 000 passagers), le Calvados (970 000), la Manche (520 000), l’Ille-et-Vilaine (1 080 000) et le Finistère (508 000). Plus au sud, le trafic maritime de passagers est très faible sur l’arc atlantique. En Méditerranée, le trafic de ferries se concentre en Paca et en Corse, où on compte plus d’un million de passagers pour chaque département. La Haute-Corse se distingue avec un peu plus de 2,5 millions de passagers. Enfin, en outre-mer, la Guadeloupe se démarque avec près de 750 000 passagers en ferry, loin devant les autres départements (traversées pour la Dominique et la Martinique).
Pour les croisières, les départements des Bouches-du-Rhône et des Alpes-Maritimes concentrent à eux seuls 53 % des passagers, avec près de 3,3 millions de personnes. Les autres départements ayant des trafics de croisiéristes non négligeables sont la Seine-Maritime, le Var, la Corse-du-Sud et les deux départements des Antilles.
Détail de l’évolution du trafic dans les principaux ports
Le port de Calais a vu transiter près de 11 millions de passagers en 2014, loin devant les autres ports comme Marseille (3,3 millions), Dunkerque (2,5), Bastia (2,1), Toulon (1,9), Ajaccio (1,6), la Guadeloupe (1,1) ou Saint-Malo (1,1).
Entre 2000 et 2014, certains ports ont vu leur trafic fortement croitre : Dunkerque, Sète, Marseille, Toulon ou Ajaccio. Ceci s’explique surtout par la forte croissance de l’accueil des croisiéristes à Marseille et par la nette augmentation des ferries pour les autres. Par contre, plusieurs ports de Manche Est - mer du Nord ont vu leur trafic diminuer (Calais, Boulogne-sur-Mer, Dieppe, Cherbourg). Ceci s’explique par la part croissante prise par le tunnel sous la Manche, et notamment l’Eurostar, pour les déplacements entre le continent et le Royaume-Uni, au détriment des ferries (voir “Pour en savoir plus”). On note, par ailleurs, une baisse assez sensible du trafic en outre-mer du fait de la diminution conjointe des passagers en ferries et des croisiéristes.
Les passagers trans-Manche par la France
Le trafic global trans-Manche par la France a augmenté entre 1991 et 1998 en passant d’environ 25 millions de passagers en 1991 à plus de 40 millions en 1998. Il oscille ensuite entre 40 et 45 millions suivant les années. L’ouverture du tunnel sous la Manche en 1994 a provoqué un report progressif du trafic maritime vers l’Eurostar et les navettes tourisme.
Méthodologie
Cette fiche traite du nombre de passagers partant ou arrivant dans les ports maritimes français métropolitains et ultramarins.
Sont pris en compte les passagers en croisière selon deux modalités (les passagers en excursion durant une croisière comptés à leur départ du bateau puis à leur retour, les passagers débutant ou terminant une croisière) et les passagers hors croisière, correspondant aux lignes régulières de ferries.
La France compte sept « grands ports maritimes » en métropole (Dunkerque, Le Havre, Rouen, Nantes–Saint-Nazaire, La Rochelle, Bordeaux et Marseille) et quatre en outre-mer depuis début 2013, tous établissements publics de l’État. Elle compte aussi de nombreux ports relevant des collectivités territoriales et de leurs regroupements, leur gestion étant souvent concédée aux Chambres de Commerce et d’Industrie (CCI).
Les ports pris en compte dans cette étude sont : Ajaccio, Bastia, Bayonne, Boulogne-sur-Mer, Brest, Caen, Calais, Cherbourg, Dieppe, Dunkerque, Fort-de-France, Guadeloupe, La Rochelle, Le Havre, Lorient, Marseille, Nantes, Port-la-Nouvelle, Port Réunion, Rouen, Saint-Malo, Sète et Toulon.
Auteur : Service de la donnée et des études statistiques (SDES).
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