Économie

L’écoconception des produits

Mis à jour le | Commissariat général au développement durable

Partager la page

Approche préventive des problèmes d’environnement, l’écoconception est une démarche centrée sur le produit qui peut être appliquée dans tous les secteurs de l’économie.

Elle est aujourd’hui mise en œuvre à des degrés divers et avec une grande variété d’outils dans de très nombreux secteurs comme l’électronique, l’automobile, l’aéronautique, les produits d’équipement et la plupart des produits de grande consommation.

Qu’est-ce que l’écoconception ? 

L’écoconception consiste à intégrer la protection de l’environnement dès la conception des biens ou services. Elle a pour objectif de réduire les impacts environnementaux des produits tout au long de leur cycle de vie : extraction des matières premières, production, distribution, utilisation et fin de vie. Elle se caractérise par une vision globale de ces impacts environnementaux : c’est une approche multi-étapes (prenant en compte les diverses étapes du cycle de vie) et multi-critères (prenant en compte les consommations de matière et d’énergie, les rejets dans les milieux naturels, les effets sur le climat et la biodiversité).

L’écoconception est mise en œuvre par une entreprise ou un organisme public, mais elle implique un grand nombre d’acteurs tout au long de la chaîne de valeur du produit et même au-delà, en incluant les consommateurs ou utilisateurs et jusqu’aux récupérateurs et recycleurs. Sa richesse tient dans l’examen des relations qui existent entre les choix de conception relatifs à un produit et les flux de matière et d’énergie qui en résultent tout au long de son cycle de vie.

Quels sont les bénéfices de l’écoconception ?

Des gains environnementaux

L’écoconception apporte des gains environnementaux qui peuvent concerner la préservation des ressources et de la biodiversité, la prévention des pollutions et des nuisances, l’équilibre du climat, la destination des sols. À l’issue d’une démarche d’écoconception portant sur un produit, il est courant de pouvoir constater des réductions d’impacts environnementaux comprises entre 10 % et 40 % pour plusieurs indicateurs (sur un total d’une douzaine d’indicateurs généralement calculés en analyse de cycle de vie).

La connaissance du produit

L’écoconception apporte un nouveau regard sur les produits, quels que soient le métier et la branche concernés. Les retours d’expérience sont concordants : elle apporte des enseignements originaux, « des choses auxquelles on ne s’attendait pas ». Les aspects ainsi découverts ne sont pas seulement environnementaux, mais portent aussi sur la qualité du produit, sa fonction, les matières et les technologies employées.

Actualités : Industrie

L’écoconception des produits en pratique 

Un effet positif sur la synergie dans l’entreprise et vis-à-vis des partenaires

L’écoconception demande la participation de nombreux métiers au sein de l’entreprise : conception, marketing, achats, production, qualité, responsable du développement durable. Le caractère intéressant et motivant de l’écoconception renforce la synergie entre les équipes au sein de l’entreprise. Parce que son champ d’action s’étend au-delà des murs de l’entreprise, l’écoconception débouche sur de nouvelles synergies avec d’autres acteurs de la filière concernée.

Un impact sur le coût du produit

L’écoconception est avant tout une démarche d’arbitrage entre des objectifs parfois contradictoires : qualité, coûts, délais, sécurité, environnement. Les premiers pas de l’écoconception sont souvent faciles et peu coûteux à mettre en œuvre. Ils peuvent coïncider avec des options de bon sens qui amènent une réduction des coûts : économies de matière (par allègement) ou d’énergie consommée, optimisation de la chaîne logistique (taux de remplissage des camions, chaîne du froid), moindres quantités de déchets à traiter.

Le positionnement prix d’un produit éco-conçu est un choix. Ce produit, positionné dans un segment haut de gamme, associé à un investissement design, une qualité supérieure et de l’innovation, peut être plus cher qu’un produit concurrent non éco-conçu. Mais cela n’est pas une fatalité ; cela dépend du positionnement recherché pour le produit en question.

Que fait-on en faveur de l’écoconception ?

La pratique de l’écoconception

L’écoconception est pratiquée par des grandes entreprises, des PME et des TPE, des organisations professionnelles, des centres techniques. Ces organisations la mettent en œuvre par elles-mêmes ou avec l’aide de consultants spécialisés. La pratique de l’écoconception est très liée à l’analyse de cycle de vie et nécessite au préalable une bonne compréhension de ses concepts. Mais il est possible de faire de l’écoconception sans réaliser une étude d’analyse de cycle de vie. L’écoconception se trouve également à la base de divers outils publics ou privés, comme les écolabels et les politiques de verdissement des achats.

La promotion de l’écoconception

En France, c’est essentiellement l’Ademe qui aide les entreprises à développer des démarches d’écoconception, dans le cadre d’opérations individuelles ou collectives. L’Ademe finance également des programmes de recherche et développement et met à disposition des outils et des méthodes comme le bilan produit (un outil gratuit). Par ailleurs, elle lance par elle-même ou co-finance des études d’analyse de cycle de vie dans des domaines très variés : biocarburants, circuits de distribution, emballages, filières de traitement de déchets. En outre, de nombreux organismes jouent un rôle important pour promouvoir l’écoconception : le réseau des chambres de commerce et d’industrie, les pôles de compétitivité, des centres techniques et diverses associations.

La directive européenne sur l’écoconception des produits liés à l’énergie et le règlement étiquetage énergétique

La réglementation sur l’efficacité énergétique des produits et équipements s’établit au niveau européen en application de deux textes-cadres. Le premier (2009/125/CE) est la directive relative à l’écoconception des produits liés à l’énergie, qui permet de fixer par règlement des exigences de performances minimales pour les produits mis sur le marché, et ainsi d’interdire les produits les moins efficaces. Le second est le règlement relatif à l’étiquetage énergétique des produits liés à l’énergie (UE/2017/1369). Une vingtaine de familles de produits a déjà fait l’objet de tels règlements : éclairage, appareils électroménagers, téléviseurs, climatiseurs, moteurs électriques, aspirateurs, ordinateurs…

Le projet de règlement pour l’écoconception des produits durables

Dans le cadre de son initiative relative aux produits durables, la Commission européenne a adopté, le 30 mars 2022, une proposition de règlement relative à l’écoconception des produits durables . Ce règlement viendra remplacer la directive existante en élargissant son champ d’action de manière significative, qu’il s’agisse des types de produits concernés ou des critères d’écoconception. Ainsi des mesures sectorielles pourront être adoptées pour règlementer plusieurs aspects d’un produit tels que son empreinte carbone, sa durabilité, sa teneur en contenu recyclé ou encore la présence de substances chimiques nocives. Le projet de règlement, qui vise également à mettre en place un passeport de produit numérique et à mieux encadrer les pratiques de destruction des produits neufs invendus, est en cours de négociations et devrait être adopté d’ici à la fin de l’année 2023.

Ressources

Vous pouvez également nous faire part de vos remarques sur notre formulaire de contact