Risques

Mouvements de terrain : risque naturel majeur le plus présent en France après les inondations

Mis à jour le | Commissariat général au développement durable

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Événements fréquents d’origine naturelle ou anthropique, les mouvements de terrain surviennent plus ou moins brutalement, provoquant des dégâts sur le bâti et mettant parfois en péril des vies humaines.

Un mouvement de terrain correspond à un déplacement, plus ou moins brutal, de sols ou de roches déstabilisés sous l’effet de sollicitations naturelles (fonte de neige, pluviométrie anormalement forte, secousses sismiques, érosion de pied de versant, dissolution des roches carbonatées ou sulfatées) ou anthropiques (terrassement, vibration, déboisement, exploitation de mines et carrières ou de nappes aquifères). Deux types de mouvements de terrain sont communément distingués par leur vitesse : les mouvements lents et continus (tassements, affaissements, glissements de terrain, retrait-gonflement des argiles) et les mouvements rapides et discontinus (effondrement de cavités, éboulements de blocs rocheux, coulées de boue). Les érosions de berges fluviales ou marines peuvent être lentes ou rapides selon le type de matériau érodé.

Une commune sur deux est exposée

Selon la base de données GASPAR, environ 19 800 communes françaises sont classées à risque mouvement de terrain en 2016, soit 55 % d’entre elles.

Communes exposées au risque mouvement de terrain en 2016
Illustration 2564
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En comparaison, les inondations concernent deux tiers des communes françaises. Omniprésents sur le territoire, les mouvements de terrain peuvent se manifester de manière plus ou moins forte. Les régions montagneuses sont particulièrement exposées aux glissements de terrain, aux chutes de blocs ou aux éboulements. Les effondrements ont pour origine des cavités souterraines naturelles (régions calcaires karstiques) ou anthropiques (exploitations de carrières et de mines). Enfin, les retraits-gonflements des argiles correspondent à des mouvements de terrain différentiels consécutifs à la sécheresse et à la réhydratation de certains sols argileux. Leur manifestation peut entraîner des dommages importants sur les bâtiments, mais ne constitue pas un risque majeur pour la population.

63 000 recensés depuis 1900

Sur les 63 000 mouvements de terrain recensés entre 1900 et 2020 (BRGM/BDMVT), 40 % correspondent à des effondrements de cavités, 25 % à des glissements de terrain et 22 % à des chutes de blocs. Les érosions de berges et les coulées de boues sont moins fréquentes avec respectivement 8 % et 6 % des mouvements de terrain recensés. Cet inventaire n’est cependant pas complet sur l’ensemble des départements et ne prend pas en compte le phénomène de retrait-gonflement des argiles.

Type de mouvements de terrain survenus en France entre 1900 et 2020
Illustration 2545
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Note : les retraits-gonflements d’argiles ne sont pas comptabilisés dans la base BDMVT du BRGM.

Plus d’un par km2 dans un département sur trois

En moyenne, chaque département recense un mouvement de terrain par km². Mais huit d’entre eux en concentrent trois fois plus : la Somme et les Pyrénées orientales (6 mouvements/km²), la Lozère et le Loiret (5), la Martinique, le Gard, le Calvados et la Réunion (3). Ensemble, ces huit départements totalisent plus de 20 100 mouvements de terrain, soit près du tiers de l’ensemble des mouvements recensés en France.

Densité de mouvements de terrain par département, recensés entre 1900 et 2020
Illustration 2559
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Parmi les différents types de mouvements de terrain, les effondrements sont les plus nombreux (soit 25 000). 70 % d’entre eux sont localisés dans dix départements, qui comptent chacun plus d’un effondrement par km² : la Somme, le Loiret, la Lozère, l’Oise, l’Eure, le Calvados, la Seine-Maritime, le Gard, le Sarthe et le Maine-et-Loire.

En ce qui concerne les 15 900 glissements de terrain recensés, trois départements se dégagent nettement : la Martinique (3 glissements/km²), la Meurthe-et-Moselle et les Alpes-Maritimes (1 glissements/km²). C’est cependant la Réunion qui en compte le plus avec près de 900 glissements de terrain, dont un glissement de grande ampleur dans le cirque de Salazie (BRGM).

Avec plus de 1 800 chutes de blocs ou éboulements chacun, les Pyrénées orientales et la Réunion se démarquent avec respectivement 4 et 2 éboulements/km². Un quart des 14 000 éboulements recensés en France se situe dans ces deux départements.

Bien moins nombreux (4 600), les phénomènes d’érosion de berges sont peu denses en France (moins de 0,8 par km²). Trois départements en concentrent un peu moins d’un quart : le Morbihan, l’Aude et le Gard.

Enfin, un tiers de l’ensemble des 3 100 coulées de boues recensées en France sont localisées dans le Haut-Rhin et le Bas-Rhin (plus de 250 chacun) et en Savoie (plus de 400). Relativement faibles, les densités s’échelonnent entre 0,6 et 0,7 coulée /km² dans ces 3 départements.

Densité de glissements de terrain par département, recensés entre 1900 et 2020

Illustration 2561
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Source : BRGM, BDMVT, 2020

Traitements : SDES, 2020

Densité de chutes de blocs ou éboulements de terrain par département, recensés entre 1900 et 2020

Source : BRGM, BDMVT, 2020

Traitements : SDES, 2020

Densité de mouvements de terrain de type érosion de berges par département, recensés entre 1900 et 2020

Illustration 2562
Illustration 2562

Source : BRGM, BDMVT, 2020

Traitements : SDES, 2020

Densité de coulées par département, recensés entre 1900 et 2020

Illustration 2563
Illustration 2563

Source : BRGM, BDMVT, 2020

Traitements : SDES, 2020

Disparités territoriales : la géomorphologie ou les activités humaines en cause

En raison de la présence de marnières, carrières souterraines de craie ou de tuffeau, la Picardie, la Haute-Normandie ainsi que les départements du Calvados et de la Sarthe concentrent principalement des effondrements. Les glissements de terrain, phénomènes fréquents en zone montagneuse, s’avèrent particulièrement nombreux en région Rhône-Alpes. La Savoie se trouve cependant plus fréquemment affectée par des éboulements et chutes de bloc, même si le nombre de glissements de terrain recensés y est également important. En outre-mer, la Martinique est plutôt exposée aux glissements de terrain du fait de la texture argileuse des sols, alors que la Réunion se voit plus fréquemment concernée par des chutes de blocs et des éboulements en raison de la présence de zones montagneuses volcaniques.

Suivant l’endroit où surviennent les mouvements de terrain, les conséquences peuvent être catastrophiques. L’écroulement en masse de la face nord du Mont Granier en Isère a ainsi détruit plusieurs villages et entrainé la mort de plusieurs milliers de personnes en novembre 1248. Cet écroulement de 500 millions de m3 de roches fait partie des plus importants écroulements d’Europe. Les mouvements de terrain peuvent également entraîner des inondations du fait de l’obstruction du lit des rivières par les roches ou entraîner la coupure des voies de communication (routes, voies de chemin de fer).

Ressources

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